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Les hospitaliers fument moins, mais l'interdictions du tabagisme dans les hôpitaux n'est pas respe

Publié le 02/06/2004

L'enquête 2003, réalisée auprès de 69.441 personnels hospitaliers de 169 hôpitaux, montre une prévalence du tabagisme (quotidien et occasionnel) de 24%, contre 31% en 2002 et 32,6% en 2001. Parmi ces fumeurs, 77% sont fumeurs quotidiens et 23% occasionnels.

Pour les femmes, très majoritaires (80%) dans l'échantillon, conformément à la composition de la population hospitalière, le pourcentage de fumeuses est passé de 30% en 2002 à 23,4% en 2003 et, chez les hommes, de 34,5% en 2002 à 25,9% l'année suivante.

Le pourcentage d'hospitaliers fumeurs varie selon les catégories professionnelles : 37,2% chez les étudiants, 27,9% chez les aides soignants, 24% chez les administratifs, 21,4% chez les infirmiers, 16,8% chez les kinésithérapeutes, 16,7% chez les sages-femmes et 15,9% chez les médecins.

La prévalence diminue avec l'âge, passant de 35,6% pour les moins de 33 ans à 15,6% pour les plus de 48 ans.

Les fumeurs n'ont, eux, pas modifié leurs habitudes de tabagisme, notent les auteurs : 76% continuent de fumer pendant les heures de travail, la quantité moyenne fumée reste de 12 cigarettes par jour et le degré de dépendance, évalué à l'aide du délai réveil-première cigarette, reste identique (5 minutes pour 8%, 6 à 30 minutes pour 28% et une heure pour 45%).

Le personnel consommant les quantités les plus importantes et ayant le degré de dépendance le plus élevé correspond le plus souvent aux hommes, aux aides soignants, infirmiers, personnels administratifs et techniques et au personnel travaillant de nuit.

Les auteurs estiment que le mouvement d'arrêt du tabac devrait s'amplifier en 2004, au vu des réponses sur les intentions d'arrêt : 65% des fumeurs envisagent d'arrêter dans le mois ou dans l'année, alors qu'ils étaient 48% en 2002.

L'existence d'une signalétique tabac est clairement établie par 85% du personnel, mais les dispositifs sont "méconnus ou non respectés". Ainsi, 61% des hospitaliers trouvent que la loi Evin n'est pas respectée, 43% se disent gênés par la fumée des autres, 48% ignorent que leur hôpital adhère à la Charte Hôpital sans tabac et 58% pensent que la médecine du travail ne s'implique pas dans l'arrêt du tabac.

Les auteurs de l'étude notent que les hospitaliers n'utilisent que rarement les consultations de tabacologie des hôpitaux et les substituts nicotiniques, alors que le grand public y a "massivement recours".

La loi Evin "demeure bien souvent non respectée et les initiatives prises en faveur de la prévention du tabagisme par les établissements restent méconnues", déplorent-ils./hm

* BEH, n°22-23/2004 "Résultats du baromètre tabac personnel hospitalier 2003", p. 92-94


Source : infirmiers.com