TNS Sofres a réalisé cette enquête entre le 21 et le 25 avril dernier, auprès de 1.000 personnes représentatives de la population française âgée de plus de 18 ans.
Globalement, les deux tiers (67%) des personnes interrogées estiment que le système hospitalier est satisfaisant en France. La proportion de participants partageant cette opinion atteint 69% parmi les personnes effectivement hospitalisées, 72% parmi les retraités et 69% parmi les cadres et professions intellectuelles.
Avec 82% d'opinions positives, les hôpitaux publics devancent les cliniques privées qui n'en recueillent que 73%.
A l'hôpital public, sont plébiscitées la qualité des soins (84% de satisfaction), de l'accueil (72%) et de l'hébergement. Cependant, sur ces deux derniers points, les cliniques privées obtiennent un meilleur score, avec 75% d'opinion positive sur chacun des critères.
Si le montant de la prise en charge se montre plus satisfaisant à l'hôpital public (65%) que dans les cliniques privées (43%), concernant les repas servis, le jugement des Français accorde l'avantage aux cliniques privées (59% pour ces dernières, contre 45% pour les hôpitaux).
L'HÔPITAL PLÉBISCITÉ, MALGRÉ SES DIFFICULTÉS
Les sondeurs estiment que les personnes interrogées "font montre d'un attachement sans faille à l'hôpital public".
Parmi les raisons pouvant expliquer cet état de fait, la prise en charge de publics spécifiques comme les enfants (73%) et les personnes les plus démunies (66%) constitue un véritable marqueur de la différence avec les cliniques privées (60% et 26% d'appréciations positives).
Mais d'autres éléments plaident en faveur de l'hôpital. La caractéristique prioritaire du système hospitalier, placée largement en premier, réside, pour 55% des sondés, dans son accessibilité à tous, sans distinction de revenu. Viennent ensuite "le fait qu'il y ait toujours un hôpital à proximité, quel que soit son lieu d'habitation" et la liberté de choix de l'établissement (15% chacun), la possibilité de se faire hospitaliser dans des délais d'attente très réduits (9%) ou encore le faible montant de la participation financière demandée aux malades (5%).
Les sondeurs notent une détérioration des appréciations dans le temps. Si 46% des Français indiquent avoir une meilleure opinion de l'hôpital et des cliniques privées par rapport aux dernières années, 31% des personnes interrogées déclarent que leur opinion de l'hôpital s'est dégradée, et 19% en pensent autant au sujet des cliniques privées.
"Cette relativisation des jugements dans le temps, notamment en ce qui concerne les hôpitaux publics, repose sur la prise de conscience plus nette des Français de ses difficultés", indique l'analyse des résultats du sondage. Ainsi, 83% des Français placent en premier la pénurie de personnels médicaux et infirmiers, devant le manque de moyens consacrés à l'hôpital (66%), l'application des 35 heures (43%) ou la lourdeur des procédures administratives (24%).
Par ailleurs, 63% estiment qu'à l'hôpital "il y a plus de risques liés aux infections nosocomiales qu'il y a quelques années". "Largement le fruit de la sur-médiatisation de ce problème, ce chiffre s'établit tout de même à 58% auprès des personnes qui ont été effectivement hospitalisées au cours des douze derniers mois", soulignent les sondeurs.
Le sondage montre aussi une empathie des Français envers les professions de l'hôpital public : 71% des personnes interrogées conseilleraient à l'un de leurs proches ou à leurs enfants de devenir médecin hospitalier, 70% en feraient autant pour un poste de chirurgien hospitalier. Quant aux professions de sage-femme, infirmier et aide-soignant, elles recueillent respectivement les suffrages de 69%, 62% et 45% des participants.
Pour l'avenir, "le scénario de la privatisation de l'hôpital public est massivement rejeté" (4% le souhaitent) et les personnes interrogées attendent, d'ici 50 ans, d'abord un maintien de la situation actuelle (37%) ou la fusion d'un nombre important d'hôpitaux et de cliniques (34%)./hm/mr
INFOS ET ACTUALITES
Les Français satisfaits du système hospitalier et conscients de ses difficultés
Publié le 26/05/2004
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Source : infirmiers.com
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