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Les comparaisons européennes incitent à améliorer les conditions de travail des infirmières français

Publié le 15/12/2004

38.800 personnes avaient été interrogées dans le cadre de ce travail dont les résultats sont disponibles en français sur le site de l'université allemande de Wüppertal, maître d'oeuvre de l'enquête ( http://www.next.uni-wuppertal.de ).

Parmi les motifs cités en France pour l'abandon (ou un éventuel abandon) de la profession d'infirmière hospitalière figurent dans l'ordre la crainte de commettre des erreurs, la péniblité physique et les changements d'horaires.

"Les dispositifs d'aide à la manutention sont plus développés en Norvège, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne et se traduisent par moins de malades du dos", a relevé le Pr Caillard.

Les établissements hospitaliers où le désir de partir est le plus élevé sont ceux où les horaires sont modifiés le plus souvent, fait aussi apparaître l'étude.

En sens inverse, "les horaires variables très organisés des établissements néerlandais se traduisent par une grande satisfation des intéressées", note le médecin.

Une constatation confirmée par Michelle Bressand, directrice des services de soins de l'AP-HP qui a constaté à propos de la France : "les jeunes infirmières ne vont plus à l'hôpital. Elles choisissent l'intérim", ajoutant qu'il s'agit avant tout pour elles de pouvoir gérer leur emploi du temps.

Sur les perspectives ouvertes aux infirmières par l'Europe, l'intervenante fait remarquer que s'il y a seulement 5,9 infirmières pour 1.000 habitants en France contre 9,5 pour 1.000 en Allemagne et 13,5 pour 1.000 en Finlande, l'explication en revient aux grands programmes de santé publique beaucoup plus développés dans les pays de l'Europe du Nord.

"Il y a donc une place à prendre en santé publique" a-t-elle estimé.

LES MÉDECINS EUROPÉENS FACE A LA COMPLEXITÉ DES PROCÉDURES D'EMBAUCHE

Les médecins européens exerçant en France (majoritairement des Belges et des Allemands), le font dans 40% des cas pour des raisons familiales ou de relations personnelles, selon un questionnaire rempli par 950 d'entre eux.

La complexité des procédures d'embauche des médecins aux postes de responsabilité parait constituer une barrière malaisée à franchir pour ceux qui seraient tentés de venir en France pour y faire une carrière hospitalière.

La France surprend parfois par son peu de mobilité a expliqué le Pr Elizabeth McIntyre-Davi du département d'hématologie du Groupe hospitalier Necker-Enfants Malades (AP-HP).

Outre-Manche, les carrières sont plus simples : les recrutements aux postes de responsabilité se font par annonces dans les journaux spécialisés, alors qu'en France, la plupart des chefferies de service sont attribuées "dix ans à l'avance".

Le médecin écossais, mariée à un Français, a souligné avoir été soutenue par trois professeurs français. Elle estime avoir eu "énormément de chance" de pouvoir travailler à ce niveau en France, un pays "qui vise très haut", relevant qu'au Royaume-Uni 80% des médecins ne préparent pas de thèse./av


Source : infirmiers.com