Pour « mettre fin au scandale » des déserts médicaux, le chef de l’État a souhaité la régularisation d’un certain nombre de médecins étrangers. Mais il s’est déclaré contre la régulation de l’installation des praticiens, qui avait été un temps envisagée dans le cadre de la proposition de loi Valletoux avant d’être supprimée par le Sénat. « La contrainte », a-t-il défendu, n’est pas « la bonne solution ».
Pour un plus large recours aux paramédicaux
Il a plutôt plaidé pour une nouvelle organisation de l'offre de soins avec, comme l'une des solutions avancées, le recours plus large aux paramédicaux, défendu par une certaine part de ces professionnels et notamment par l’Ordre national des infirmiers. La délégation actes aux paramédicaux, mais aussi aux pharmaciens, permettrait de dégager du temps médical pour les généralistes, qui pourraient alors recevoir plus de patients, a-t-il insisté. « Les IPA sont ces paramédicaux qui permettent de libérer du temps médical, d’améliorer l’offre de soin et les parcours des personnes soignées », a immédiatement réagi l’Unipa sur X (anciennement Twitter). « Un réel soutien politique doit donc être apporté à notre profession afin de pouvoir continuer à améliorer l’accès aux soins des Français. » Des délégations qui font écho à la nécessité, régulièrement avancée, de développer l'exercice coordonné. Ici, le Président de la République a rappelé l'objectif de multiplier le nombre de maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), fixé par le gouvernement à 4 000 d'ici 2027.
« Débureaucratiser » la santé
Emmanuel Macron a aussi défendu la nécessité de « débureaucratiser notre santé », en mobilisant par exemple les services administratifs et techniques des Agences régionales de santé (ARS). Et amoindrir ainsi cette charge de travail qui pèse sur les professionnels de santé, en particulier en libéral.
Quant au doublement des franchises médicales*, qui passent de 50 centimes à 1 euro, il l’a qualifié de « bonne mesure » en ce qu’elle a pour objectif de responsabiliser les assurés. Cette mesure doit permettre de dégager 800 millions d’euros. Pour autant, « il faut garder un élément de justice pour nos compatriotes qui ont des affections de longue durée, c’est-à-dire des maladies qui supposent des prescriptions régulières, il faut continuer de les protéger », avec le « plafond de 50 € par an », qu’il faut « garder », a-t-il nuancé.
IVG et fin de vie, des « réformes de progrès »
Le chef de l’État a également défendu la constitutionnalisation de l’interruption volontaire de grossesse ainsi que le projet de loi sur la fin de vie, celui-ci suscitant des craintes chez les professionnels de santé. Ce sont « des réformes de progrès », a-t-il indiqué, qui doivent accompagner « une société qui change ». Sur ce sujet, « nous devrons légiférer d’une main tremblante » a depuis réagi Catherine Vautrin, la nouvelle ministre du Travail et de la Santé, sur Europe 1, ce mercredi 17. « Sur des sujets aussi importants que celui-là […], il faut être extrêmement vigilant. Pour autant, personnellement, je n’ai pas de difficultés. »
Enfin, plus largement, Emmanuel Macron a affirmé vouloir des mesures pour « mieux gagner sa vie par le travail » ; les fonctionnaires, notamment, devraient être davantage rémunérés « au mérite ».
*Pour rappel, mises en place en 2008, la franchise médicale correspond au reste à payer par les assurés majeurs pour les actes médicaux (consultations, analyses et examens…), transports sanitaires et médicaments après remboursement par l’Assurance maladie.
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