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AU COEUR DU METIER

Le combat pour la reconnaissance de la profession infirmière continue

Publié le 03/09/2020

Comme une preuve encore enrichie de "l'union de la profession infirmière" qui s'était manifestée sous le nom "Groupe Duquesne" lors du Ségur de la Santé en réaction à leur non participation aux débats, 33 organisations infirmières s’unissent une nouvelle fois pour faire entendre la voix de la profession lors des "Etats Généraux Infirmiers" qui vont avoir lieu le 1er octobre prochain. Une initiative qui souligne le caractère "combatif" des infirmier(e)s, bien décidé(e)s à poursuivre leur travail de "représentation" pour une profession plus forte, car mieux reconnue et mieux valorisée. En effet, pour elle, les accords conclus à l'issue du Ségur de la Santé sont loin d'avoir rempli leurs objectifs.

La justification de ces "Etats Généraux Infirmiers", les "33" l'expliquent ainsi : "malgré le peu de reconnaissance et des conditions de travail éprouvantes, nous demeurons dans un état d’esprit constructif. Nous voulons partager notre expertise et formuler des propositions afin d’améliorer et de simplifier le système de santé français dont nous sommes un maillon incontournable."

Selon le communiqué de presse des "33" en date du 2 septembre 2020, les infirmier(e)s ont été évincé(e)s du Ségur de la Santé et rien n’est à ce jour résolu : manque de lits, manque de postes, salaires toujours inférieurs à la moyenne européenne. Les compétences et expertises des 700.000 professionnels infirmiers sont bridées par la règlementation. Le décret de compétences n’a pas été réactualisé depuis 2004, alors que les techniques de soins et l’accompagnement des parcours de santé évoluent. Des exercices infirmiers spécifiques tardent à être reconnus : Infirmier(e) de l’Education Nationale, Infirmier(e) en Santé au travail, Infirmier(e) coordinateur(trice). Le référentiel de formation des Infirmier(e)s de Bloc Opératoire et des Infirmier(e)s Puériculteurs(trices) n’est toujours pas réactualisé, malgré les engagements ministériels, année après année.

Les "33" rappellent en effet que depuis des années la profession infirmière n'est pas reconnue à la hauteur de ses compétences et responsabilités, connaissant un manque cruel de moyens, de ressources humaines, avec une rétribution qui n’est pas à la hauteur de sa contribution. Pourtant, au printemps dernier, lors de la crise sanitaire, les professionnels infirmiers ont répondu présents avec efficacité et exemplarité, malgré les manques. Notre profession s’est donnée sans compter, comme elle le fait en temps ordinaire en accompagnant les patients et leurs proches. Notre expertise et nos domaines de compétences sont au service de nos concitoyens. Selon les "33", les infirmiers libéraux subissent également de plein fouet les retombées économiques de la crise COVID19 et la Caisse Nationale d’Assurance Maladie s’apprête à réviser leurs rémunérations à la baisse

Nous sommes une profession unie, dont chacune des spécialités est une force vive qui œuvre au quotidien, animés par un seul objectif : consolider la qualité et la sécurité des soins. Avec ces Etats Généraux, nous exprimons tout notre engagement au service des patients dans un contexte où plus que jamais nous avons notre rôle à tenir.

La justification de ces "Etats Généraux Infirmiers", les "33" l'expliquent ainsi : malgré le peu de reconnaissance et des conditions de travail éprouvantes, nous demeurons dans un état d’esprit constructif. Nous voulons partager notre expertise et formuler des propositions afin d’améliorer et de simplifier le système de santé français dont nous sommes un maillon incontournable. C’est notre objectif qui réunira des délégués représentant toutes les formes d’exercice, de toutes les régions, afin d’adopter les mesures urgentes à prendre lors de la future loi de financement de la sécurité sociale (enveloppe des dépenses de ville, budget des hôpitaux ONDAM (Objectif NationalDépenses de l’Assurance Maladie). Ainsi, cette journée du 1er octobre s’organisera autour de 5 tables rondes : Formation ; Premiers recours ; Consultation infirmière ; E-santé ; Prévention et promotion de la santé.  Les organisations infirmières rencontreront ensuite les parlementaires dans leurs circonscriptions afin de leur présenter ces mesures et de les inviter à déposer des amendements en ce sens.

Rappelons également que l'instance ordinale infirmière avait déjà lancé début juin dernier, seul représentant alors "admis" au Ségur de la Santé, "Les Etats Généraux de la Profession Infirmière" ; une large consultation dont nous avions rendu compte dans nos colonnes et dont les conclusions rappellent combien il est important que les infirmiers soient reconnus à leur juste place dans notre système de santé. De toutes parts, il est donc très réjouissant de constater que le combat vers la reconnaissance continue.

Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern


Source : infirmiers.com