On aurait pu se réjouir : après plusieurs semaines d'une triple épidémie hivernale, le dernier bulletin épidémiologique du 18 janvier nous apprend que la grippe, le Covid et la bronchiolite reculent enfin en France. Pourtant, le soulagement n'a été que de courte durée car l'hôpital reste sous tension.
Après avoir atteint des niveaux exceptionnellement élevés, la part des hospitalisations pour syndrome grippal a continué de fortement diminuer entre le 9 et le 15 janvier, passant de 22 à 9 hospitalisations pour 1 000 habitants en une semaine. Dans le détail, pour la période du 9 au 15 janvier 2023 : « Les indicateurs de la grippe étaient en diminution en médecine de ville et à l’hôpital dans l’ensemble des régions métropolitaines pour la troisième semaine consécutive ». Ces indicateurs étaient en baisse dans toutes les classes d’âges, excepté chez les moins de 15 ans chez qui l’activité progressait légèrement. « L’activité en médecine de ville pour syndrome grippal était à un niveau d’intensité faible dans l’ensemble des classes d’âge, après avoir atteint en des niveaux très élevés, d’après les données SOS Médecins. A l’hôpital, le nombre de passages aux urgences et d’hospitalisations après passage étaient également en diminution dans toutes les classes d’âges», note ainsi SPF.
La vague de bronchiolite et le Covid en net recul
La vague de cas de bronchiolite qui avait atteint un pic début décembre, le plus élevé des dix dernières années, saturant les urgences de plusieurs hôpitaux, est elle aussi redescendue à des niveaux plus raisonnables. L’épidémie est officiellement terminée en Ile-de-France, tandis que six régions métropolitaines sont passées en phase postépidémique, selon les dernières données de SPF.
Enfin, l'impact de la vague de Covid est restée modérée par rapport aux précédentes. Les hôpitaux ont surtout dû prendre en charge le nombre élevé d'infections virales accentué par deux années de gestes barrières.
Les services restent sous tension
Pour autant, les services hospitaliers restent saturés, comme le résume dans Le Monde Romain Hernu, chef des urgences à l’hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon. « Les trois virus perdent du terrain, mais le poids que supportent les urgences reste quasiment inchangé. Il y a eu un degré de saturation supplémentaire franchi en décembre, et on n’est toujours pas descendus de cette marche. » En cause : les lits fermés en raison du manque de personnel paramédical. Que ce soit aux Hospices civils de Lyon ou à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), un même chiffre revient, note ainsi le grand quotidien : «environ 15 % des lits sont fermés par manque de personnel paramédical – essentiellement des infirmières et des aides-soignantes». La triple épidémie reflue, c'est une bonne chose, mais il faudra donc encore attendre plusieurs semaines pour en voir l'impact dans les hôpitaux, toujours en difficulté.
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