La santé mentale des Français, et notamment des plus jeunes, demeure dégradée en 2023, a indiqué Santé Publique France (SPF) . Une constante depuis 2020 et le début de la crise Covid, avec des recours aux soins d’urgence pour troubles de l’humeur, idées et gestes suicidaires en forte augmentation au cours des années 2021 et 2022 ; chez les jeunes de 18 à 24 ans, « la hausse s’est même poursuivie de façon marquée en 2023 », a-t-elle alerté. Ils étaient ainsi 20,8% à être concernés par la dépression en 2021, contre 11,7% en 2017.
Selon l’agence, les passages aux urgences pour gestes et idées suicidaires, troubles de l’humeur et anxieux, et actes médicaux réalisés par SOS Médecins pour angoisse ont augmenté chez les moins de 18 ans, en particulier chez les 11-17 ans en septembre 2023, « comme habituellement en période de rentrée scolaire ». « L’augmentation enregistrée chez les enfants à la rentrée scolaire a également été observée chez les jeunes adultes, mais les niveaux des passages aux urgences pour idées suicidaires, comme ceux des actes médicaux SOS Médecins pour angoisse étaient nettement supérieurs à ceux des années précédentes », observe-t-elle dans son communiqué, publié lundi 9 octobre, à la veille de la journée mondiale de la santé mentale.
Un tiers des 18-24 ans ne se préoccupe pas de sa santé mentale
Et ces populations sont d’autant plus fragiles qu’elles sont moins enclines à prendre soin de leur santé mentale. Si plus de 7 personnes sur 10 (soit 74%) déclaraient entre mai et septembre 2022 s’en préoccuper, ce chiffre descend à 64% chez les 18-24 ans (64%). « Ils sont moins nombreux à penser pouvoir agir sur celle-ci, moins enclins à en parler avec leur médecin, et croient moins fréquemment en l’existence de solutions efficaces pour soigner l’anxiété ou la dépression. » En 2022, 35% de cette catégorie de population avaient l’impression de ne pas prendre soin de leur santé mentale ou de leur bien-être, dont 32% déclarant ne pas savoir comment faire et 25% indiquant ne pas s’en sentir capables. En cause : un certain nombre de freins aux consultations chez les psychologues, dont leur prix mais aussi la difficulté à se confier ou la crainte de ce qu’ils pourraient découvrir sur eux, analyse SPF.
« Les données recueillies depuis 2020 témoignent d’une dégradation de la santé mentale chez les adolescents et jeunes adultes et d’une perception encore taboue de ces problématiques », souligne Caroline Semaille, la directrice générale de l’agence, dans le communiqué. Pour tenter de remédier à cette problématique de santé publique, SPF entend « sensibiliser les jeunes sur les activités et les comportements bénéfiques à leur santé mentale », via la diffusion sur les réseaux sociaux de cinq vidéos jusqu’à la fin de l’année. Réunies sous l’appellation « Le Fil Good », elles décryptent les comportements favorables à la santé mentale et rappelle l’importance de prendre la parole en cas de mal-être.
SANTÉ PUBLIQUE
Préserver le cœur des femmes : le rôle des infirmiers en prévention
ÉCOLE
Education à la santé sexuelle : les infirmières scolaires sous haute pression
HOSPITALISATION
L’infirmier "bed manager" au cœur de la gestion des lits
IDEL
Vidéo - "Avec un enfant, il faut savoir être enveloppant"