« Les difficultés demeurent fortes à l’hôpital et dans les EHPAD publics cet été », alerte la Fédération (FHF) dans un communiqué daté du 24 août. Elle fait ici référence aux tensions en personnel que connaissent les services hospitaliers, en particulier les urgences, sur l’ensemble du territoire.
5 milliards d'euros supplémentaires nécessaires en 2024
Le déficit structurel des hôpitaux « devrait doubler en 2022 par rapport à la situation antérieure à la pandémie », indique la FHF. Il passerait ainsi de 500 millions à 1 milliard d’euros. En cause : un sous-investissement chronique dans les établissements, une inflation qui limite les effets attendus du plan de relance, et un « effet de ciseau » entre des dépenses qui évoluent fortement du fait des mesures de revalorisations salariales non compensées par l’Objectif national de dépenses d'assurance maladie (Ondam) et des recettes qui stagnent en raison d’un niveau d’activité toujours inférieur à celui d’avant pandémie.
« Au total, la FHF estime la nécessaire rectification de l’Ondam hospitalier 2023 à 3,2 milliards d’euros, dont 2,7 milliards d’euros pour le seul hôpital public », soit une augmentation de 3,16%, fait-elle valoir. Autre nécessité : financer la revalorisation du point d’indice de 1,5% entérinée en juillet 2023 et les primes pouvoir d’achat accordées aux bas salaires. Le coût estimé pour 2023 de toutes ces mesures, « par ailleurs nécessaires compte tenu de l’impact de l’inflation sur le pouvoir des agents hospitaliers, est de 1 milliard d’euros », dont 500 millions liés à la prime pouvoir d’achat et donc non reconductibles, détaille-t-elle. Enfin, dans un contexte de fuite des professionnels de santé, la FHF réclame une meilleure rémunération des sujétions de service public (gardes, astreintes, travail de nuit, week-end et jours fériés). À noter à ce sujet qu’Aurélien Rousseau, le ministre de la Santé, a annoncé la pérennisation de la revalorisation des heures de nuit. Aussi, pour l’année 2024, la FHF juge-t-elle nécessaire une augmentation de 5% de l’Ondam pour l’hôpital public, « soit près de 5 milliards d’euros supplémentaires ».
Un appel à une loi Grand Âge "très ambitieuse"
Côté EHPAD aussi, la situation économique n’est guère brillante : selon une enquête de la Fédération menée en 2023, « 85% des EHPAD [étaient] en situation déficitaire » à la fin de l’exercice budgétaire 2022, avec un déficit moyen dépassant « les 3 000 euros par place ». Les causes sont plus ou moins identiques à celles qui grèvent le budget de l’hôpital. Or la conséquence première de ce manque de moyens est la dégradation de l’offre, rappelle-t-elle.
Elle demande ainsi des financements supplémentaires de l’ordre de 500 millions d’euros pour la branche autonomie, pour compenser les revalorisations salariales. Elle réaffirme également « la nécessité d’apporter une aide d’urgence aux établissements les plus en difficulté » afin d’éviter « des ruptures de trésorerie et une éventuelle dégradation dans la qualité d’accompagnement des résidents ». Autant de moyens financiers qui doivent être associés à « une loi Grand Âge très ambitieuse, qui devra notamment interroger le modèle de financement des établissements. » À travers le budget qui sera dédié au secteur, « les choix qui seront faits seront décisifs pour répondre aux besoins de santé », conclut Arnaud Robinet, le président de la Fédération.
Face à la situation budgétaire particulièrement fragile des #hôpitaux et #ehpad publics, la FHF appelle à des mesures fortes dans le cadre du prochain #PLFSS pour compléter les budgets 2023 et assurer une évolution suffisante des financements en 2024.
— FHF (@laFHF) August 24, 2023
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