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"Jusqu’à la mer" : un documentaire poignant sur le combat d’accidentés de la vie

Publié le 26/01/2022
"Jusqu’à la mer" : un documentaire poignant sur le combat d’accidentés de la vie

"Jusqu’à la mer" : un documentaire poignant sur le combat d’accidentés de la vie

Le documentaire Jusqu'à la mer suit, pendant de longs mois, le quotidien de rescapés d'accidents de la vie, qui luttent pour regagner leur autonomie. Un récit bouleversant signé par Marco Gastine, à découvrir sur les écrans le 26 janvier 2022.

Grigoris a perdu l’usage de ses jambes et de ses mains à la suite d’un plongeon risqué en mer.

Jusque là, je n’avais jamais eu besoin de psychologue. Je savais que la vie était difficile, qu’il faut se battre. Mais aujourd’hui, les choses sont différentes : je dois me battre pour ma vie elle-même Comme Stavros, tombé du premier étage, Grigoris, victime d’un mauvais plongeon en mer, Agis, d’une erreur chirurgicale ou Vassilis, qui a reçu une balle, ils sont plusieurs sous l’œil du cinéaste franco-grec Marco Gastine à se battre pour recouvrer l’usage de leur corps. Entourés de leurs familles et d’une équipe pluridisciplinaire bienveillante et investie, ils travaillent chaque jour au sein du Département de Médecine Physique et de Réadaptation (F.I.A.P) d'un grand hôpital athénien, dans l’espoir d’accéder de nouveau à une vie fonctionnelle et à une existence autonome.

De la colère à l’acceptation

Il y a Stavros, accroché à l’idée qu’il remarchera (Rien ne m’arrêtera. Je repartirai d’ici debout, lance-t-il au psychologue de l’hôpital qui s’inquiète de le voir empêtré dans un déni tenace), il y a Grigoris, résigné mais décidé, qui fait de son handicap le point de départ de sa nouvelle condition… Entre frustrations et petites victoires sur eux-mêmes, immense colère, tristesse ou acceptation, le réalisateur filme, pendant près d’un an, les étapes complexes de leur renaissance.

Tu sais, à l'hôpital, tout est exagéré : la foi par exemple. Tout le monde devient religieux, on voit des icônes partout. (...) Tout est exagéré, même leur optimisme. C’est bien d’espérer mais il faut être conscient de son état - Grigoris.

Réapprendre à utiliser ses doigts, ses jambes…

Durant de longs mois de rééducation, il faudra à chacun des protagonistes réapprendre à tenir une fourchette, à soulever sa jambe (quand c’est encore possible), à bouger le bout d’un orteil ou à manœuvrer un fauteuil roulant pour regagner la vie civile, hors des murs de l’hôpital qui aura constitué pour eux comme une famille. Certains, parmi les plus chanceux, retrouveront l’usage (maladroit) de leurs jambes, d’autres retourneront chez eux en fauteuil roulant. J'ai une chance sur 1 000 de remarcher. Mais, souvent, j'ai l'impression qu'on pense que je suis dépressif parce que je me prépare à une vie sans doigts, sans jambes et sans abdominaux, remarque Gregoris.

L’ensemble du documentaire est assez sombre, entre la tristesse des rescapés, l’injustice qu’ils ressentent et l’hôpital vétuste où on les trouve la plupart du temps alités entre deux soins. Pour autant, la chaleur de l’équipe soignante, la luminosité des deux médecins en chef qui se succèdent dans le service, la fraicheur de certain des patients ou encore les amitiés qui se nouent emmène le spectateur vers une note plus optimiste.

Chacun de nous est une plaie, une douleur (…). En attendant l'instant de se mettre debout et de chanter. Un jour, toi et moi, nous irons jusqu'à la mer. Nous nous liquéfierons ensemble avec la rage de la pluie, dans la mer. Nous serons la mer. Des paroles sur lesquelles se referme ce documentaire émouvant que Marco Gastine dédie à sa sœur et à tous ceux qui jamais ne désespèrent, un jour, d'atteindre la mer.

Note :

Jusqu'à la mer, un film documentaire de Marco Gastine, à découvrir au cinéma le 26 janvier.

Susie BOURQUINJournaliste susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin


Source : infirmiers.com