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Journée mondiale sans tabac : les femmes et les jeunes au cœur des préoccupations

Publié le 31/05/2022

Le tabac arrive en tête de toutes les causes de cancer, loin devant les autres facteurs de risques, rappelle l’Institut National du Cancer (INCa), à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, ce 31 mai.

Femmes et jeunes sont des publics pour lesquels la surveillance est renforcée.

Si une baisse de 1,9 millions de fumeurs quotidiens a été observée en France métropolitaine en 2014 et 2019, la France compte en effet encore près de 15 millions de fumeurs quotidiens et occasionnels, selon Santé Publique France. Plusieurs institutions rappellent les risques que fait peser une telle consommation sur la santé et tout particulièrement celle des femmes et de jeunes.

Le tabagisme féminin, toujours en forte hausse

Alerter sur l’augmentation du tabagisme féminin et ses conséquences : c’est le message que tient à faire passer l’Institut Curie à l'occasion de cette journée, instituée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 1987. Le tabagisme féminin est en forte hausse depuis le début des années 70, provoquant chez les femmes une augmentation des cancers du poumon et des cancers ORL (au niveau de la tête et du cou, en particulier de la cavité buccale, du pharynx et du larynx), indique-t-il ainsi dans un communiqué. Responsable d’un cancer sur 5 et d’un décès sur 3 par cancer, le tabac augmente par ailleurs le risque de 17 localisations différentes de cancerAujourd’hui, le cancer qui augmente le plus chez la femme est le cancer du poumon et ceci en lien direct avec l’augmentation du tabagisme féminin, réagit le Professeur Steven Le Gouill, directeur de l’Ensemble hospitalier de l’Institut Curie. Il y a un paradoxe à faire reculer année après année le nombre de décès par cancer du sein pour voir augmenter de plus de 5% par an le nombre de cancers du poumon chez les femmes, déplore-t-il également. Selon l’institut Curie, on observe ainsi chez les femmes une augmentation de 496% de ce type de cancer entre les années 1990 et 2018.

L’Institut Curie appelle donc à réaliser plus largement des dépistages précoces pour les personnes à risque. Plusieurs études ont démontré que la réalisation d’un scanner thoracique en faible dose chez les sujets à risque (fumeurs âgés de 50 ans et plus) permet la détection de tumeurs pulmonaires débutantes et réduit le risque de décès par cancer du poumon, précise le Pr Nicolas Girard, oncologue et pneumologue à l’Institut Curie, responsable de l'Institut du Thorax Curie-Montsouris. Toux persistante ou bronchite qui ne passe pas font partie des signes d’alerte, qui doivent pousser les patients à consulter, rappelle-t-il également. Or la multiplicité des options thérapeutiques (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, immunothérapie et thérapies ciblées), si elle est couplée à des politiques de dépistage précoce peut permettre de décupler la perspective en matière de pronostic et de survie des patients atteints de ce type de cancers. Quant aux cancers ORL, difficultés pour avaler ou respirer, aphtes ou plaies dans la gorge ou la bouche, saignements répétés ou encore douleurs dans la gorge sont autant de manifestations qui, si elles persistent plus de 3 semaines, doivent alerter patients et professionnels de santé.

Les chiffres de la consommation de tabac

Selon l’Institut Curie :

  • 20,7% des femmes de 18 à 75 ans fument quotidiennement.
  • 46 000 nouveaux cas de cancers sont détectés par an, 30% d’entre eux concernant les femmes.
  • Entre 1990 et 2018, le nombre de cas de cancers des lèvres, de la bouche et du pharynx (gorge et amygdales) a augmenté de 130%, et celui des cancers du larynx (cordes vocales), de 42%.

Et selon l’INCa :

  • En 2017, 25% des adolescents fumaient quotidiennement.
  • Chaque année, le tabac est la cause de 45 000 décès.

Accompagner la démarche d’arrêt chez les plus jeunes

L’INCa, lui, a choisi de porter son attention sur une population particulièrement à risque, à savoir les jeunes. Il présente ainsi les résultats de son programme TABADO, qui vise à initier chez les adolescents consommant du tabac une démarche d’arrêt. Déployé en 2018, il a été mis en place dans 431 établissements scolaires pour toucher 147 000 apprentis et élèves de lycées professionnels. Dans ces établissements, les élèves, souvent socialement défavorisés, ont une consommation deux fois plus élevée de tabac que dans les filières générales et technologiques. Ils sont 47 % à avoir une consommation quotidienne, explique-t-il dans un communiqué. Et les retombées du programme s’avèrent plutôt encourageantes. 48,5% des jeunes fumeurs y ayant participé ont en effet déclaré avoir entamé une démarche pour arrêter de fumer ; et 11,7% d’entre eux ont indiqué au moment de l’enquête avoir complètement arrêté la cigarette. Ce taux de sevrage est de 6 points supérieur à celui des élèves ne s’étant pas impliqués dans le programme, se félicite l’INCa. Plus largement, le programme TABADO s’inscrit dans une démarche d’accompagnement de ces jeunes générations, nécessaire pour les encourager à adopter des comportements et habitudes de vie protecteurs de leur santé.

Santé Publique France n’a, de son côté, pas attendu la Journée mondiale sans tabac pour tenter de sensibiliser sur les risques inhérents à la consommation de tabac. Dès le 2 mai, elle a diffusé un spot télévisuel pour présenter la vie sans tabac comme une norme désirable. Il s’agit en réalité d’une rediffusion d’un dispositif imaginé lors de la campagne « Bienvenue dans la vie sans tabac » que l’agence avait lancée en 2021 à destination des fumeurs de 18 à 64 ans. L’objectif : inciter les publics qui consomment du tabac à abandonner cette pratique. Par ailleurs, l'agence a lancé ce mardi 31 mai sa plateforme "Les Employeurs pour la Santé" à destination des employeurs pour les accompagner dans une démarche de prévention et de promotion de la santé de leurs collaborateurs, la première thématique étant l'arrêt du tabac. Elle y met ainsi à leur disposition des outils pour qu'ils développent au sein de leurs structures des politiques de prévention et de promotion de la santé. Pour rappel, la lutte contre le tabagisme fait partie des priorités de la Stratégie décennale de lutte contre le cancer initiée lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron.

Journaliste audrey.parvais@gpsante.fr


Source : infirmiers.com