"Santé des soignants" : une orientation dévoilée avant la feuille de route

Ils sont trois à avoir planché sur le sujet : l'infirmier Alexis Bataille-Hembert, le Dr Philippe Denormandie (chirurgien) et le Dr Marie Crest-Guilluy (généraliste) ont, tous les trois, été nommés par Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée auprès du ministre de la santé et chargée de l’organisation territoriale et des professionnels de santé, pour mener cette mission sur la santé des soignants. Des travaux qu'ils ont mené entre les mois de mars et de septembre afin de rendre leur rapport. Pour l'heure, ils ont seulement dévoilé une orientation avec six axes prioritaires : 

1 – Intégrer le sujet de la santé des professionnels de santé comme une priorité de notre système de santé publique à tous les niveaux, en lui faisant une place dans la vie des établissements, en valorisant les initiatives de terrain et en favorisant la production de données pour objectiver cette thématique.

2 – Sensibiliser et former les professionnels de santé à veiller à leur propre santé, en mettant l’accent sur la formation initiale et continue des professionnels et managers en santé.

3 – Prévenir les risques professionnels, en repensant l’organisation de l’offre de médecine de santé au travail et en sensibilisant l’écosystème.

4 – Organiser pour tous les professionnels de santé un accès à une offre de prévention et de soins et dédier des actions spécifiques de prévention aux professionnels et aux étudiants.

5 – Repenser l’architecture financière de l’accès à la prévention et aux soins pour nos professionnels de santé.

6 – Assurer un pilotage pérenne des actions dédiées à la santé des professionnels de santé.

«Il faut que les professionnels de santé aient conscience que ce sont des professionnels de santé qui ont oeuvré (de façon bénévole) sur la question, en accord avec les parties prenantes», a réagi Alexis Bataille. «Nous avons pris en compte le sujet de façon globale, en considérant à la fois l'environnement des soignants, mais également la double dimension psychique et physique des professionnels de santé. Nos préconisations (qui seront dévoilées au mois d'octobre) ne sont pas une fin en soi, mais il s'agit d'une énorme marche qui a le mérite de mettre le sujet à l'ordre des priorités et qui doit engager une forme de changement culturel chez les soignants qu'on pourrait résumer ainsi : pour prendre soin des autres, il faut que le soignant prenne soin de lui». 

La feuille de route devrait être rendue publique d’ici la fin de l’année.