Le campus se veut « ultramoderne » et doublé « d’une plateforme numérique ». Ce mardi 17 décembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) inaugure sa toute nouvelle Académie, située à Lyon, présidée par son président, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, en présence notamment de ses États membres. Et d’Emmanuel Macron. Ce n’est pas la première fois que le président de la République fait le déplacement pour ce projet : il y a un peu plus de trois ans, en septembre 2021, il assistait déjà au lancement des travaux de ce tout nouvel établissement. « Investir dans les systèmes de santé est le meilleur moyen de se préparer aux prochaines pandémies », avait-il alors déclaré.
Une stratégie de formation ambitieuse
« L'Académie vise à combler les lacunes en matière de formation du personnel de santé en utilisant les nouvelles technologies et les dernières avancées en éducation des adultes », rappelle l’OMS dans un communiqué. Elle a vocation à proposer des cours « de haute qualité » à l’ensemble des professionnels de santé, mais aussi aux décideurs et aux agents de l’Organisation, en présentiel et en distanciel. Le campus de l’Académie a ainsi été pensé « pour encourager l’innovation et la collaboration », et dispose d’un centre de simulation « de pointe ». L’Académie a conçu 6 programmes de formation, dont les enseignements seront dispensés dans une multitude de langages, y compris en français :
- La biofabrication, soit la conception et mise en œuvre de programmes de formation de qualité pour autonomiser les pays à revenu faible et intermédiaire dans le domaine de la biofabrication.
- Villes-santé, soit la conception de supports d’apprentissage pour les responsables de la planification urbaine, les conseillers municipaux, les maires et les autres parties prenantes pour promouvoir la santé et le bien-être dans les villes.
- Approche « Une seule santé », soit la contribution à la conception, à l’élaboration et à la mise en œuvre de la stratégie d’apprentissage de l’initiative « Une seule santé » de l’OMS.
- Résistance aux antimicrobiens (RAM), soit la conception et mise en œuvre d’une initiative d’apprentissage globale et pluriannuelle pour appuyer la stratégie mondiale de l’OMS en vue de lutter contre la RAM.
- Leadership en santé publique, soit l'élaboration d’un éventail de formations mondiales destinées aux responsables et aux gestionnaires chargés de la santé publique.
- Et personnel chargé des soins infirmiers et obstétricaux, soit la mise à disposition de programmes et de ressources d’apprentissage tout au long de la vie pour le personnel infirmier et le personnel chargé des soins obstétricaux dans le monde entier, y compris une formation au leadership.
Financé par la France à hauteur de 120 millions d’euros, le site prévoit d’accueillir 16 000 apprenants par an sur ses 11 000 m², avec l'ambition de former 3 millions de soignants d'ici 2028. L’objectif est bien sûr de répondre à une inquiétude grandissante de l’OMS : la pénurie de professionnels de santé dans le monde entier. On estime par exemple qu’il faudra un peu plus de 30 millions d’infirmiers supplémentaires en 2030 pour combler les besoins en santé au niveau mondial. La santé de tous est l'une des conditions de la paix mondiale, a insisté de son côté Emmanuel Macron, lors de la cérémonie d'inauguration, rappelant en direction des représentants des États membres de l'OMS que « notre rôle en tant que décideurs politiques et en tant qu'architectes de la santé mondiale est de soutenir et de former les soignants ». Et c'est l'ambition qui anime l'Académie, a-t-il conclu.
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