C’est du 30 novembre au 12 décembre 2023 que se tiendra à Dubaï la 28ème Conférence sur les changements climatiques (COP28). Et pour la première fois, elle consacrera une journée entière au lien entre santé et changements climatiques. Un peu en amont de ces échanges, plus de 46,3 millions de professionnels de santé à travers le monde ont signé, mercredi 1er novembre, une lettre ouverte adressée à son président, Sultan Ahmed Al-Jaber (par ailleurs président de l’Abu Dhabi National Oil Company, l’un des plus grands groupes pétroliers du monde). Ils y appellent la présidence de la COP28 et les dirigeants des États réunis à s’engager dans « une sortie accélérée, juste et équitable des énergies fossiles ».
7 millions de décès par an dus à la pollution de l'air
Canicules, inondations, tempêtes d’ampleur, méga-feux ou encore déplacement des populations exposées : les événements provoqués par le changement climatique se multiplient et font peser des risques de plus en plus croissants sur les individus, rappellent en substance les signataires. Et en particulier sur leur santé. La pollution de l’air est ainsi responsable de 7 millions de décès prématurés par an dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), suite à des pathologies chroniques tels que différents cancers, maladies respiratoires (asthme) ou encore maladies cardiaques. Son coût économique, lui, représenterait 6.1% du PIB mondial. Or « l’extraction continue et l’usage des énergies fossiles, dont le charbon, le pétrole et le gaz » est à l’origine de la crise climatique.
« Mettre fin notre dépendance dangereuse envers les énergies fossiles améliorera les perspectives de santé des générations futures et permettra de sauver des vies », défendent-ils. Dénonçant des financements encore trop importants dans ce secteur, les signataires appellent à transférer ces moyens vers des solutions favorables au climat, pour une transition énergétique équitable. Celle-ci représenterait par ailleurs l’opportunité de réduire les inégalités entre les pays développés et les pays qui le sont moins ou pas et qui demeurent largement dépendant de ces énergies. « Sans une action climatique ambitieuse, le poids qui pèsera sur les systèmes et les professionnels de santé deviendra insurmontable. Les progrès acquis en santé au cours des récentes décennies deviendront caducs et nous verrons les impacts négatifs du changement climatique ruiner nos chances d’atteindre un avenir sûr, équitable et juste », préviennent-ils.
Des systèmes de santé mis à rude épreuve
« En cas de catastrophe, les hôpitaux et les centres de soins sont souvent en première ligne. Ils sont également l'épicentre de la lutte contre les effets nocifs et croissants du changement climatique qui privent les gens de leur santé », constate de son côté Pamela Cipriano, la présidente du Conseil international des infirmières (CII), qui fait partie des signataires de la lettre. « Nous sommes convaincus que la COP28 est l'occasion d'adopter des solutions unifiées et de prendre des mesures pour mettre en œuvre des politiques d'atténuation et d'adaptation qui protègent également notre santé. » Ce n’est pas la première fois que la communauté sanitaire mondiale prend la parole pour inciter les États à lutter plus activement contre la crise climatique. En octobre 2021, en amont de la COP26, elle s’était déjà fendue d’une lettre ouverte pour rappeler les dégâts que celle-ci provoque sur la santé.
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