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Bilan annuel du SIDIIEF : Combats menés et à venir

Publié le 01/06/2021

C’est ce lundi 31 mai que s’est tenue l’assemblée annuelle du Secrétariat International des Infirmières et Infirmiers de l’Espace Francophone (SIDIIEF), en présence des membres de son Conseil d’administration. L’occasion de revenir sur les activités et les initiatives mises en place en 2020 par l’organisme, nécessairement marquées par la pandémie de Covid et son cortège de restrictions.

Présenter les actions et les initiatives mises en œuvre par le SIDIIEF, qui réunit au niveau international institutions et associations francophones travaillant à mettre en valeur le rôle et l’implication des infirmiers dans les grands enjeux de la santé, au cours de l’année 2020 : c’était, en essence, l’objectif de l’assemblée annuelle qui s’est tenue par visioconférence lundi 31 mai. Cette séance, qui a réuni les principaux membres de son Conseil d'administration, s'est teintée d'une coloration particulière. L'année écoulée, si elle a été nécessairement bouleversée par la crise sanitaire provoquée par le Covid-19, a surtout été marquée par la mise en lumière de l'importance du rôle des soins infirmiers dans le fonctionnement des systèmes de santé. Une dimension que le SIDIIEF estime avoir contribué à défendre tout au long de la pandémie au travers de ses différentes initiatives et prises de position. 

Les infirmiers au coeur des systèmes de soin

L’apparition d’un nouveau virus pour lequel il n’existait aucun traitement a mis en relief l’importance de la compétence infirmière, a déclaré Gyslaine Desrosiers, la présidente du SIDIIEF en ouverture de la séance. La profession s’est en effet retrouvée au premier rang de la lutte contre la pandémie, s’exposant aux risques de contagion. Ces 18 derniers mois revêtent une importance cruciale pour la profession, a confirmé Jacques Chapuis, le vice-président de l’organisme et directeur de l'Institut et de la Haute École de la Santé La Source, à Lausanne (Suisse). Les établissements de soins à domicile ou accueillant des personnes âgées, entre autres, ont pu poursuivre leurs activités grâce à la mobilisation des infirmiers, s’est-il ému, se disant fier de ses collègues et des étudiants qui se sont également impliqués pour soutenir les institutions des systèmes de santé ou les services en soins intensifs. Et Claude Guillemette, le trésorier du SIDIIEF et par ailleurs directeur des soins infirmiers du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal, d’affirmer que la période a bien permis de prouver que les soins infirmiers constituent la pièce maîtresse des systèmes de santé. Mais la pandémie a également démontré, selon Isabelle Lehn, vice-présidente du SIDIIEF et directrice des soins du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (Suisse), qu’il est urgent d’imaginer des solutions pour ne plus exposer les professionnels de santé à d’autres crises. Les effectifs et les niveaux de formation sont apparus comme les variables essentielles de la qualité et de la sécurité des systèmes de santé, a-t-elle de plus soulevé.

La pandémie nous a permis de nous recentrer sur notre mission première

Une année 2020 bouleversée mais riche

 

Année des infirmières et des sages-femmes et du vingtième anniversaire de la création du SIDIIEF : l’année 2020 aurait dû être une année de célébration. Mais la pandémie de Covid en a décidé autrement, forçant l’organisme à s’adapter, voire à annuler certains des événements prévus. Ce qui n’a toutefois pas entraîné une paralysie de ses activités. Cela nous a toutefois incité à nous recentrer sur notre mission première, à savoir mettre en valeur la contribution infirmière en matière de santé, animer le réseau infirmier au sein du monde francophone et soutenir le leadership infirmier, a souligné Gyslaine Desrosiers. Ce dernier a notamment élargi son cercle de membres promoteurs en accueillant le Consortium de Genève, composé de trois institutions (Haute école de Santé de Genève, Hôpitaux Universitaires de Genève, Institution Genevoise de Maintien à Domicile), ainsi que l’Ordre des infirmières et infirmiers au Liban. Tous deux ont depuis été rejoints en 2021 par Faculté des sciences et techniques de la santé de l’Université Mohammed VI des Sciences de la Santé (Maroc, Casablanca), premier membre promoteur présent sur le continent africain. Ces intégrations sont très encourageantes, car notre réseau se consolide par l’adhésion d’institutions et de leaders sérieux, s’est-elle félicitée.

Il était également important pour nous de développer des activités et des services qui soutiennent les infirmiers qui oeuvrent au front » en ce contexte de pandémie, a ajouté Hélène Salette, directrice générale du SIDIIEF. Et d’identifier un certain nombre d’axes sur le lequel ce dernier s’est engagé au cours de l’année : maintenir le lien avec ses membres, assurer une visibilité continue des infirmiers, développer une vraie vision internationale de la pandémie, ou encore positionner et valoriser la profession infirmière. Afin que ses membres puissent partager leurs expériences et leur gestion de la crise sanitaire, l’organisme a ainsi lancé les "Grandes discussions", soit un cycle de conférences où ces derniers ont été invités à s’exprimer sur des sujets aussi divers que la mise en place d’un scénario post-Covid comportant des actions de revalorisation de la profession, les soins gériatriques ou encore la formation des futurs infirmiers. Hélène Salette salue également la création sur son site Internet d’une page dédiée à la pandémie avec un point de vue original, puisque présentant l’élaboration d’un observatoire mondial des innovations infirmières dans le cadre de la pandémie. Enfin, au mois de janvier 2020, le SIDIIEF a organisé un cycle de six grandes conférences animés par des experts venus présenter des stratégies innovantes sur une thématique d’actualité, qui préoccupe l’OMS et dont le Conseil International des Infirmières (CII) s’est récemment fait l’écho : la pénurie du personnel infirmier au niveau mondial.

Notre profession est en bonne place pour contribuer à la réduction des maladies infectieuses

Une prise de position forte sur la vaccination

Mais s’il est un sujet sur lequel le SIDIIEF a pris position au cours de l’année 2020, c’est bien la vaccination et, par extension, le rôle fondamental des infirmiers en la matière.  Notre profession est en bonne place pour contribuer à la réduction des maladies infectieuses, a rappelé Hélène Salette. Le SIDIIEF a donc beaucoup plaidé afin d’augmenter l’autonomie des infirmiers dans les processus de vaccination dans le monde francophone. Avec toutefois un constat décevant : une réticence visible chez les infirmiers à se faire vacciner. J’ai été déçu de voir que notre profession, qui s’attribue le qualitatif de "leader", a montré son manque d’adhérence au principe de la vaccination anti-Covid, alors que notre devoir est de protéger les plus faibles, a ainsi déploré Jacques Chapuis, vice-président du SIDIIEF. Je me demande si nous ne sommes pas plus soumis à la tentation de faire le bien en mobilisant une pensée magique plutôt qu’une pensée scientifique. Il circule énormément de désinformation sur les vaccins, a noté de son côté Gyslaine Desrosiers. Le corps infirmier prend-il la peine de bien s’informer et de bien informer sa patientèle sur le sujet ? C’est un vrai débat que nous devons avoir. Et d’insister sur le fait que la vaccination demeure une activité dans lequel peut réellement s’incarner le leadership infirmier.

Et la suite ?


L’assemblée annuelle a également permis de faire le point sur les actions futures du SIDIIEF. À commencer par l’organisation du Forum Virtuel 2021, qui se tiendra du 7 au 11 juin prochains sur le thème est "L’avenir des soins infirmiers". L’organisme réfléchit par ailleurs à l’après-Covid et se projette déjà en octobre 2022, où il espère tenir son prochain congrès à Ottawa, libéré des restrictions les plus sévères imposées par la pandémie. Au programme, une formule hybride, qui se tiendra à la fois en présentiel et en virtuel afin de toucher le plus grand nombre et favoriser la participation. Par ailleurs, les membres du Conseil d’administration ont tenu à réaffirmer l’ADN fortement francophone du SIDIIEF. S’il n’est pas exclu de faire participer à l’avenir des intervenants anglophones aux prochains congrès «nous ne voulons pas nous faire emporter par le tourbillon de la mondialisation, où tout se fait en Anglais », a expliqué Gyslaine Desrosiers. La quasi-totalité des congrès internationaux se tiennent en Anglais. Nous sommes les seuls à en proposer en Français, et c’est dans l’ADN du SIDIIEF d’organiser des activités en langue française. Un avis qu’a partagé Jacques Chapuis, qui y voit également la certitude de maintenir la qualité des échanges entre les différents intervenants grâce à un langage véhiculaire commun : Le SIDIIEF nous permet d’échanger des idées tout en maintenant la richesse et la subtilité des débats, a-t-il conclu.

Journaliste audrey.parvais@gpsante.fr

 


Source : infirmiers.com