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Infections nosocomiales : Philippe Douste-Blazy fixe des objectifs quantifiés pour 2008

Publié le 19/11/2004

Concernant les tableaux de bord, une phase d'expérimentation est actuellement en cours dans 36 établissements de santé dans le cadre du projet COMPAQH (Coordination pour la mesure de la performance et l'amélioration de la qualité hospitalière), rappelle le ministre de la Santé dans un communiqué.

Elle sera suivie d'une mise en place du tableau de bord dans tous les établissements dès 2005, sur la base de un à cinq indicateurs selon les établissements, avec une généralisation effective et cinq indicateurs dans les tableaux de bord de tous les établissements à l'horizon 2008, ajoute-t-il.

Ces cinq indicateurs sont: un score composite évaluant les moyens engagés dans la lutte contre les infections nosocomiales, la consommation de solutions hydro-alcooliques pour le lavage des mains, le taux de staphylocoques dorés résistant à la méticilline (SARM), le taux de certaines infections du site opératoire (ISO) et le suivi de la consommation d'antibiotiques.

Philippe Douste-Blazy a présenté sept actions prioritaires à mener avec des objectifs quantifiés axés notamment sur ces cinq indicateurs.

DES ÉQUIPES OPÉRATIONNELLES D'HYGIÉNE

La première action est le renforcement des équipes opérationnelles d'hygiène hospitalière (EOHH). En 2008, l'ensemble des établissements de santé devront disposer d'une telle structure spécialisée -les équipes inter-établissements allant être développées afin de couvrir l'ensemble des établissements- et auront dû faire progresser leur score composite de manière à ce qu'il n'y ait plus d'établissements dans la dernière classe de résultats du tableau de bord.

La deuxième action concerne une meilleure observance des recommandations princeps, et en particulier sur l'hygiène des mains, sachant que l'observance dans ce domaine serait inférieure à 50% d'après les principales enquêtes.

Entre 2005 et 2008, 75% des établissements de santé devront avoir doublé leur consommation annuelle en volume de solutions hydro-alcooliques pour 1.000 jours d'hospitalisation, et en 2008, 100% des établissements de santé devront atteindre une consommation minimale de 20 litres de solutions hydro-alcooliques pour 1.000 jours d'hospitalisation.

L'observance aux recommandations sera mesurée parallèlement par des audits de pratiques qui devront être réalisées en 2008 dans 75% au moins des établissements de santé.

Enfin, le résultat de cette pratique sera mesuré par le taux de SARM (Staphylocoques dorés résistants à la méticilline), qui devra baisser de 25% entre 2005 et 2008 dans au moins 75% des établissements de santé.

La troisième action concerne la généralisation de la surveillance des infections de sites opératoires (ISO). Une surveillance du taux de certaines ISO dites "infections cibles" qui seront choisies par secteurs d'activités chirurgicales sera mise en place et mesurée annuellement dans tous les établissements de santé.

En 2008, tous les établissements ayant une activité chirurgicale devront avoir organisé un suivi d'un acte "traceur" par principale discipline, l'objectif étant qu'il n'y ait plus d'établissement de santé dans la dernière classe de résultats du tableau de bord en 2008.

La quatrième action concerne le renforcement du signalement des infections nosocomiales inhabituelles, groupées ou particulièrement sévères. Cette procédure aujourd'hui obligatoire, mais insuffisamment connue et appliquée, devra être organisée dans tous les établissements d'ici à 2006, les contrôles par les directions départementales des affaires sanitaires et sociales (DDASS) allant être renforcés.

La cinquième action concerne le bon usage des antibiotiques afin de lutter contre la résistance bactérienne, les efforts devant à présent porter sur la situation à l'hôpital après les résultats positifs obtenus en ville.

DES COMMISSIONS ANTI-INFECTIEUX DANS TOUS LES ETABLISSEMENTS EN 2008

L'objectif est que tous les hôpitaux aient une commission des anti-infectieux, des protocoles de bon usage des antibiotiques et un suivi de la consommation des antibiotiques en 2008.

Les actions sur le bon usage des antibiotiques à l'hôpital feront l'objet du premier accord cadre national dans le cadre du décret sur l'amélioration des pratiques hospitalières de la loi sur l'assurance maladie.

Cet accord permettra d'envisager une politique d'intéressement pour les établissements améliorant leur efficience en ce domaine et de permettre ainsi, par reversement, de financer du temps de praticien référent en antibiothérapie.

La sixième action est d'améliorer la prise en charge des patients infectés. Certaines infections nosocomiales sont parfois difficiles à traiter et requièrent des compétences multidisciplinaires médico-chirurgicales et microbiologiques. C'est le cas des infections ostéo-articulaires, qui représentent 70% de la sinistralité nosocomiale et souvent en raison d'un défaut de prise en charge.

"C'est la raison pour laquelle je souhaite que soient identifiés des centres hospitaliers de référence pour prendre en charge les cas les plus difficiles. J'ai demandé à mes services d'identifier ces établissements qui répondront à un cahier des charges et de veiller à ce que cette activité particulièrement lourde et coûteuse soit prise en compte dans la tarification à l'activité" (T2A), précise Philippe Douste-Blazy.

Enfin, la septième action concerne l'amélioration de l'information des patients sur les risques infectieux liés aux soins. Tous les établissements devront faire figurer leur programme de lutte contre les infections nosocomiales dans le livret d'accueil des patients et afficher le tableau de bord des infections nosocomiales complet avec les cinq indicateurs, les résultats pouvant figurer dans le livret d'accueil des patients./vdb/yg


Source : infirmiers.com