MOUVEMENT SOCIAL

En attente de revalorisation, les assistants de régulation médicale en grève illimitée

Publié le 14/08/2023

Épuisés par l'accroissement de leur activité, engendré par le recours systématique au 15, les assistants de régulation médicale maintiennent depuis le 3 juillet un mouvement de grève illimitée. Ils réclament une meilleure rémunération ainsi que de nouvelles embauches.

Entre des médecins absents pour cause de vacances estivales, un manque de personnel et des urgences saturées qui restreignent leur accès, les assistants de régulation médicale (ARM) se retrouvent à prendre en charge en surcroît d’activité. Car ce sont eux qui reçoivent les appels du 15, qui doit désormais être sollicité avant tout passage aux urgences. « Épuisés », ces assistants de régulation sont entrés en grève illimitée le 3 juillet dernier, dans 69 des 100 « centres 15 » départementaux qui maillent le territoire.

Un mouvement de protestation qui se voit peu car, à l’instar de beaucoup de soignants, ils sont « généralement assignés par l’administration, et donc à leur poste », a expliqué Yann Rouet, le co-président de l’Association française des assistants de régulation médicale (Afarm), à l’AFP. Or, le recours au 15 engendre un surplus d’activité de l’ordre « de 30%, comme l’été dernier », en particulier dans les zones touristiques. Et les conditions de travail sont épuisantes, d’autant plus lorsque les ARM sont confrontés à des cas complexes auxquels ils ne sont pas toujours en mesure d’apporter des solutions.

Une revalorisation salariale au rang des premières revendications

Quant aux revendications, elles sont simples : une meilleure reconnaissance de la pénibilité de la profession, via une prime mensuelle de 100 euros et plus de visibilité sur les nouvelles grilles promises « lors du passage de la loi Rist », qui a reconnu aux ARM le statut de profession de santé, a détaillé Yann Rouet. L’Afarm réclame également de nouvelles embauches : 800 ARM manqueraient en France pour répondre à l’ensemble des besoins, alors que le gouvernement entend généraliser le Service d’accès aux soins (SAS) d’ici la fin de l’année. Aurélien Rousseau, le nouveau ministre de la Santé qui a succédé à François Braun, se rend ce lundi 14 août auprès du Samu et des urgences de Toulouse. « On voudrait qu’il parle de la profession », a plaidé M. Rouet, qui a également déclaré attendre « un geste fort » de sa part. Pour rappel, le Samu reçoit chaque année plus de 30 millions d’appel, un chiffre qui, d’après la Cour des comptes, a augmenté de 22% entre 2014 et 2021.

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com