«Depuis plusieurs mois, Mayotte fait face à des difficultés de recrutement de professionnels de santé, notamment au sein de ses maternités», a indiqué vendredi 30 juin le centre hospitalier de Mayotte (CHM), dans un communiqué. Une situation qui a un «impact significatif sur la capacité du CHM à assurer une prise en charge de qualité et en toute sécurité, des femmes sur le point d’accoucher et des accouchements». Le CHM ne précise pas quand il sera en mesure de rouvrir ces maternités. En revanche, celles du centre hospitalier de Mamoudzou, du dispensaire de Kahani, au centre de l’île, et de Petite terre restent ouvertes.
Pénurie de soignants
«La sollicitation des renforts nationaux via la réserve sanitaire se poursuit afin de venir en appui aux soignants du territoire», indique la direction du CHM. Début juin, le centre hospitalier avait déjà alerté sur la situation. Alors que 32 médecins urgentistes sont nécessaires à son fonctionnement, seulement six étaient en poste le 6 juin dernier, selon Jean-Mathieu Defour, directeur général du CHM. Depuis le 13 juin et jusqu’au 16 juillet, la permanence des soins du dispensaire de Kahani, situé au centre de l’île, est également fermée de 19h à 7h.
Pour Olivier Brahic, directeur général de l’agence régionale de santé (ARS), cette pénurie de soignants s’explique d’abord par le manque d’attractivité du territoire. «C’est un problème de fond, qui a été accentué par les émeutes de novembre dernier et leur médiatisation. Nous l’avons ressenti sur les recrutements», déclare-t-il. L'opération Wuambushu, qui vise notamment à lutter contre la délinquance et l’immigration illégale, aurait accentué le problème. Selon l’ARS, plusieurs soignants ont retardé voire annulé leur venue ces dernières semaines. Mayotte est d’ailleurs le plus grand désert médical de France. L’île comptait 86 médecins généralistes et spécialistes pour 100 000 habitants, en 2021, contre 339 en métropole.
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