Petite question par curiosité :
êtes-vous infirmier ?

Merci d'avoir répondu !

AU COEUR DU METIER

"Depuis le départ, les infir­miers doi­vent gérer le manque, et pas seu­le­ment l’épidémie..."

Publié le 08/04/2020
enquête SNPI masques

enquête SNPI masques

enquête surblouses SNPI

enquête surblouses SNPI

masque gants

masque gants

Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers, dès le début de la crise sanitaire liée au COVID19 en France, en mars, a souhaité connaître le niveau de protection des infirmiers et notamment quels matériels leur faisaient défaut : masques, gel hydro alcoolique, surblouses... La deuxième vague de l'enquête menée par le SNPI CFE-CGC du 31 mars au 4 avril 2020 est, de ce point de vue, édifiante... Le manque perdure à tous les niveaux et dans tous les secteurs de soins.

Pour les répondants infirmiers, le manque de matériel de protection perdure à tous les niveaux et dans tous les secteurs de soins.

Lors d’une pre­mière enquête menée début mars par le Syndicat National des Professionnels Infirmiers, 16 383 infir­miers avaient répondu. Cette fois c’est pres­que le double - 32 047 infir­miè­res, cadres infir­miers ou infir­miè­res spé­cia­li­sées ont répondu - signe de la montée des préoc­cu­pa­tions des pro­fes­sion­nels infir­miers, qui cons­ta­tent que les man­ques per­du­rent, avec pour consé­quen­ces une conta­mi­na­tion impor­tante des soi­gnants, qui devien­nent conta­mi­nants pour leurs patients fra­gi­les.

Thierry Amouroux, porte-parole du SNPI, ne cesse de le dénoncer. C’est le 24 jan­vier que l’on a iden­ti­fié les pre­miers patients en France. Nous déplo­rons l’impré­pa­ra­tion gou­ver­ne­men­tale, entre la déci­sion irres­pon­sa­ble de ne plus sto­cker de mas­ques FFP2, et le fait d’atten­dre fin février pour se déci­der enfin à en com­man­der en urgence. Agnès Buzyn nous a fait perdre deux mois. De même les res­pi­ra­teurs n’ont été com­man­dés que le 21 mars, alors qu’ils sont indis­pen­sa­bles pour aug­men­ter le nombre de lits de réa­ni­ma­tion.  De fait, depuis le départ, les pro­fes­sion­nels infir­miers doi­vent gérer le manque, et pas seu­le­ment l’épidémie. C'est la double peine. Et Thierry Amouroux de poursuivre : manque de mas­ques chi­rur­gi­caux, manque de mas­ques FFP2, manque de solu­tion hydro-alcoo­li­que (SHA), manque de sur­blou­ses, et maintenant manque de pous­ses-serin­gues électriques, de tests, de médi­ca­ments de réa­ni­ma­tion et d’antal­gi­ques. C’est épuisant au quo­ti­dien.

Les chiffres révélés par l'enquête ne disent, hélas, pas autre chose, aujourd'hui encore :

  • 81% des infir­miè­res man­quent de mas­ques FFP2 (91% en psy­chia­trie et en libé­ral) ;
  • la moitié man­quent de gel hydro-alcoo­li­que ;
  • 59% des infir­miè­res man­quent de sur­blou­ses à tel point que par "Message d’Alerte Rapide Sanitaire" du 3 avril dernier, la DGS recom­mande de laver et réu­ti­li­ser ces tenues à usage unique.

En libé­ral, seu­le­ment 64% des IDEL ont reçu les "18 mas­ques chi­rur­gi­caux par semaine", et un tiers les FFP2 !

Au niveau des infir­miè­res qui exer­cent dans un établissement de soins :

  • seulement 42% ont un masque chi­rur­gi­cal toutes les 4h (recom­man­da­tions de bonnes pra­ti­ques) 18% en psy­chia­trie ;
  • 35% ont un seul masque par jour (au bout de quel­ques heures de suite, il est trop humide pour être effi­cace) ;
  • 11% n’arri­vent pas à avoir un masque ! Particulièrement en psy­chia­trie (36%) et en EHPAD (13%) ;
  • uniquement 12% en autant de mas­ques que néces­saire pour tra­vailler (pou­voir en chan­ger en cas de pro­jec­tions).


Accéder au diaporama de l'enquête et de l'ensemble de ses résultats

Rédaction Infirmiers.com


Source : infirmiers.com