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De nombreux syndicats hospitaliers appellent à la grève jeudi contre le projet de loi HPST

Publié le 05/03/2020
actualité santé

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De nombreux syndicats de personnels hospitaliers, médicaux et non médicaux, ont appelé à participer jeudi à la journée d'action interprofessionnelle organisée par les grandes confédérations syndicales.

Sept organisations syndicales de la fonction publique hospitalière (CGT, CFDT, FO, SUD, Unsa, CFTC et CFE-CGC) ont lancé un appel à la grève pour le jeudi 29 janvier pour "la défense des services publics", "l'augmentation des salaires" et "la défense des statuts et des conventions collectives".

Le Syndicat des cadres de direction, dentistes et pharmaciens des établissements sanitaires et sociaux publics et privés (Syncass)-CFDT s'est joint à l'appel, en soulignant mardi que malgré quelques avancées sur le pilotage régional et la gestion interne, le projet de loi hôpital, patients, santé et territoires (HPST) est "particulièrement calamiteux pour l'avenir de l'hospitalisation publique et pour ses personnels".

Il critique notamment la dilution des missions de service public, la modification de la gouvernance, la création de cadres dépendant du directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) et la réduction du champ de la fonction publique (emplois contractuels et présence accrue de libéraux).

Même si les actions de jeudi entrent dans un cadre plus large et que "les interventions spécifiques des directeurs ne seront pas en première ligne", "la forte participation des directeurs au mouvement social (...) sera vue par les plus hauts responsables publics", souligne le Syncass-CFDT.

"Dans les prochaines semaines, nous proposerons de poursuivre l'action car l'urgence de la situation appelle la mobilisation de tous les cadres de direction", ajoute-t-il.

Pour le syndicat des cadres hospitaliers Force ouvrière (CH-FO), le projet de loi HPST est "mauvais pour l'hôpital" car "il crée un dangereux précédent en prévoyant que les missions de service public pourront être assurées par les cliniques privées commerciales". Il déplore que "tous les pouvoirs" soient confiés aux directeurs d'ARS et considère que ce texte risque également d'affaiblir "des représentations démocratiques" (élus, professionnels, cadres) et de mener à la privatisation du système de santé.

"Nombre de directeurs d'hôpital, de médecins, de professionnels et de cadres hospitaliers, rejettent ce projet de loi Bachelot, moins par refus des réformes que pour exprimer l'espoir de les voir enfin déboucher sur quelque chose de concret", explique mardi le CH-FO dans un communiqué.

"Ils sont las des sacrifices exigés d'eux sur la qualité, sur l'accès aux soins et les conditions de travail, au nom des contrats de retour à l'équilibre" et demandent des résultats, un projet social, une politique de santé et de prévention, "tout ce qui est absent dans les intentions affichées" par le projet de loi HPST, ajoute-t-il.

LE SNCH NE S'ASSOCIE PAS AUX ACTIONS

Le Syndicat national des cadres hospitaliers (SNCH) a précisé mercredi dans un communiqué les raisons pour lesquelles il ne s'associait pas au mouvement de grève de jeudi. Il estime que la réforme de l'hôpital va "dans le bon sens", notamment grâce au renforcement du rôle du directeur, à la diversification du mode de rémunération des médecins, à la création des agences régionales de santé (ARS) et à la constitution de communautés hospitalières de territoire (CHT).

Il relève néanmoins un "contresens" dans le projet de loi car le mode de nomination du directeur d'hôpital n'est pas cohérent avec l'objectif de la réforme. Il met en garde également contre le risque de constitution de "mammouths hospitaliers" avec les CHT, en insistant sur l'importance de la notion de taille critique afin de garantir l'efficience.

Le SNCH estime que l'"hôpital public doit savoir dépasser ses blocages corporatistes pour assurer son avenir". "Convenablement amendée, la réforme qui sera prochainement examinée au Parlement peut y contribuer", ajoute-t-il.

PARTICIPATION DES MEDECINS

La journée d'action pourrait également être bien soutenue par les médecins car tous les intersyndicats de praticiens hospitaliers ont appelé à y participer.

La Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH) a déposé un préavis de grève.

L'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH) explique dans une note datée de lundi que "les protestations prendront tous les aspects possibles selon les situations locales" et que certains de ses syndicats adhérents ont déposé des préavis de grève nationaux pour tout praticien hospitalier et concernant les soins urgents et non urgents. "Si le gouvernement devait rester sourd", l'INPH demandera aux praticiens hospitaliers de "continuer ce mouvement de protestation par la rétention des données du PMSI", comme l'envisage également la CPH.

La Coordination médicale hospitalière (CMH) explique jeudi dans un communiqué les trois raisons principales qui motivent sa "participation à la journée nationale d'action et de grève".

L'intersyndicat demande tout d'abord la mise en oeuvre immédiate des mesures compensatoires visant à maintenir le niveau des pensions Ircantec et à mettre fin aux "iniquités" dont les temps partiels sont victimes.

Il exige également "l'adaptation des modalités de financement de la tarification à l'activité (T2A) pour assurer le financement de la précarité et le financement réel du service public hospitalier" et que la gouvernance hospitalière soit médicale.

Sans appeler à la grève, le Syndicat national des médecins, chirurgiens, spécialistes et biologistes des hôpitaux publics (Snam-HP) appelle les médecins à participer au mouvement national en organisant dans les établissements "le débat nécessaire entre professionnels, avec la presse et avec les citoyens".

Pour le syndicat, "l'immobilisme serait la pire des réponses aux graves difficultés rencontrées au quotidien". Il est favorable à la réforme "mais pour la qualité, la sécurité, le bon accès aux soins" et veut faire connaître sa "détermination à faire en sorte que les nécessaires et profonds changements portés par le projet de loi HPST ne soient pas transformés en administration comptable des organisations hospitalières".

L'Union nationale des médecins spécialistes confédérés (Umespe/CSMF) a indiqué la semaine dernière dans un communiqué qu'elle apportait son soutien aux médecins spécialistes hospitaliers et comprenait leur "désespérance" face à "la volonté de modifier l'organisation hospitalière sans concertation réelle avec ceux qui soignent les patients au quotidien".

L'Umespe n'accepte pas que "les professionnels de santé soient actuellement les boucs émissaires médiatiques face à une réforme organisationnelle en trompe-l'oeil" et demande "qu'à travers la réforme tant dans les hôpitaux publics qu'en ville, les moyens financiers supplémentaires soient donnés aux praticiens qui prennent en charge les patients et non pas dépensés inutilement dans de multiples structures technocratiques diverses qui pénalisent la productivité du service public".

Dans un communiqué diffusé mardi, l'Intersyndicat national des chefs de clinique assistants des hôpitaux de ville de faculté (ISNCCA) s'est déclaré solidaire de l'ensemble des professions de santé qui manifesteront jeudi et juge "légitime" que les médecins hospitaliers manifestent leur inquiétude sur l'avenir de l'hôpital public.

Il se montre surtout critique sur les effets de la T2A et demande une évolution rapide de ce modèle de financement pour rémunérer "plus justement les activités d'excellence mises en oeuvre dans les CHU".

PSYCHOLOGUES, MUTUELLES,...

Parmi les autres syndicats ayant appelé à participer à la journée d'action, il y a notamment le syndicat national des psychologues (SNP) "pour un service public de qualité, contre la précarisation et les déréglementations, pour le respect de la personne".

Pour les Mutuelles de France du Sud-Ouest (MFSO), "revendiquer de meilleurs salaires, agir contre le chômage et la précarité, c'est garantir à notre sécurité sociale un meilleur financement". MFSO demande également l'élargissement de l'assiette de cotisations à la valeur ajoutée des entreprises et dénonce la taxation des mutuelles afin de financer la couverture maladie universelle (CMU).

L'appel national est relayé par plusieurs syndicats locaux notamment les syndicats CGT, FO, CFTC, SUD, CGC et Unsa de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et la délégation Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) de la fédération des personnels des services publics et des services de santé FO.

Le retrait de la loi HPST et le "droit à la santé pour tous" est demandé à Marseille par l'Union syndicale de la psychiatrie (USP, membre de la CPH), la Coordination infirmière, SUD santé-sociaux et Unsa santé Aubagne.


Source : infirmiers.com