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Covid-19 : la France face à la problématique du dépistage

Publié le 27/03/2020

Après le manque de masques, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, va peut-être devoir gérer une nouvelle polémique : la pénurie de matériel de dépistage. Si les laboratoires de biologie sont désormais autorisés à pratiquer les tests de dépistage pour le Sars-Cov-2, ils n’en ont pourtant, pas forcément les capacités. Les praticiens et biologistes interpellent les pouvoirs publics sur la situation.

Des pénuries de matériel limitent les capacités de dépistage dans les laboratoires de biologie médicale.

L’arrêté du 7 mars 2020 permet aux laboratoires de biologie médicale de réaliser le test de dépistage du Covid-19 avec remboursement. Pour autant, l’affaire n’est pas gagnée ! Voici comment débute le communiqué signé par pas moins de 16 organisations composées majoritairement de médecins, toutes spécialités confondues, et de biologistes médicaux. La cause de leur colère ? Les pénuries de réactifs et des écouvillons de prélèvements naso-pharyngés, un problème majeur car cela impacte le nombre de dépistage effectué et la prise en charge des patients en ville comme à l’hôpital.

 Certains laboratoires qui avaient mis en place leur technique de dépistage il y a plusieurs jours sont contraints d’arrêter la réalisation de ces tests par manque de consommables, s’agace l’intersyndicale. Alors que d’autres sont obligés de développer des astuces artisanales pour démultiplier les possibilités d’écouvillonnage

Une problématique bien française

Des manques criant de matériel qui interrogent car il semble que l’Hexagone soit un cas à part. Dans le monde, notamment en Corée du Sud et chez les voisins allemands et italiens, ces difficultés n’existent pas, constate les professionnels. En effet, de l’autre côté du Rhin, les capacités de dépistage sont de 160 000 tests par semaine, soit six fois plus qu’en France (où l’on reste environ à 400 tests/jour).

Force de ce triste constat, les syndicats demandent aux autorités des explications sur cette situation, qui met en péril la santé des Français . De même, afin de répondre aux urgences immédiates mais également pour garantir les capacités de réalisation des tests de dépistage en masse prévus à la levée du confinement, les professionnels de santé réclament des fournisseurs comme du ministère de la Santé et du gouvernement un engament fort. Si déjà les manques de matériels sont sources de problème à l’heure actuelle, une généralisation du dépistage dans les laboratoires de villes et d’hôpitaux exige que les moyens matériels soient mis en place avec anticipation et avec des règles claires mettant à l’abri de tout contentieux.

En effet Olivier Véran a stipulé le 21 mars dernier lors d’une conférence de presse quil était possible que le gouvernement décide d’aller vers un dépistage massif : La France se prépare à adapter sa stratégie de dépistage au moment où elle lèvera le confinement. Une décision qui irait dans le sens de l’OMS qui préconise un dépistage massif et systématique des cas suspects en Europe mais c’est aussi l’opinion de plus en plus de scientifiques.

Or, si le ministre de la Santé a indiqué dans cette même conférence de presse travailler avec les industriels pour augmenter notre capacité de tests, on peut dire qu’il reste du pain sur la planche car pour le moment en France, 6e pays mondial en termes de PIB, nous n’avons pas la possibilité de mettre en œuvre un dépistage en masse par manque de réactifs, pouvant être produits localement.

Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com  @roxane0706


Source : infirmiers.com