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Covid-19 : Emmanuel Macron opte pour le reconfinement général

Publié le 29/10/2020

Deux semaines après avoir annoncé le couvre-feu pour 46 millions de Français , et face à une "hausse exponentielle, dans une majeure partie de l'Europe, de l'épidémie" de Covid-19, selon les termes du porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, le président Emmanuel Macron a dû se résoudre à annoncer le reconfinement de la population, mercredi 28 octobre. Il a toutefois opté pour un reconfinement moins strict que le premier puisque les écoles, notamment, resteront ouvertes. Les décisions, annoncées au cours d'une allocution télévisée qui s'est tenue à 20h, ont été tranchées mercredi matin en conseil de défense, le second en deux jours. Confinement, acte 2 : on fait le point. 

Pour éviter une flambée des décès, j'ai décidé qu'il fallait retrouver, à partir de vendredi, le confinement sur tout le territoire national, a annoncé Emmanuel Macron mercredi.

C'est un scénario que les Français connaissent bien, pour l'avoir déjà vécu. Au printemps, la population avait été confinée pendant 55 jours, du 17 mars au 11 mai, avec à la clé, une sévère restriction des déplacements et la fermeture des établissements scolaires, des commerces non essentiels et des frontières. C'est un reconfinement un peu moins strict que le premier qu'a annoncé Emmanuel Macron mercredi 28 octobre dans une allocution télévisée d'une vingtaine de minutes, qui s'est tenue à 20h. Le reconfinement concernera tout le territoire, avec des adaptations pour les Outre-mer (dont le détail devrait être précisé jeudi). Ce nouveau confinement devrait durer, pour l'instant, 4 semaines, à partir du vendredi 30 octobre (0 heure) et jusqu'au 1er décembre, pour tenter de faire face à l'accélération soudaine de l'épidémie de Covid-19 qui submerge toute l'Europe. Le chef de l'Etat a averti les Français que la deuxième vague sera sans doute plus dure et meurtrière que la première qui avait fait plus de 30 000 morts au printemps.

Jusqu'au 1er décembre a minima, vous pourrez sortir de chez vous uniquement pour travailler, vous rendre à un rendez-vous médical, porter assistance à un proche, faire vos courses essentielles ou prendre l'air à proximité de votre domicile, a-t-il détaillé en annonçant le retour de l'attestation. Trois changements majeurs à retenir pourtant, qui dessinent un confinement moins radical que le premier les écoles, collèges et lycées resteront ouverts (avec des protocoles renforcés), le travail pourra continuer et les Ehpad et les maisons de retraite pourront être visités. A l'école le port du masque pourrait concerner le primaire et les élèves à partir de l'âge de 6 ans. A l'université en revanche, les étudiants suivront leurs cours en ligne. 

Le confinement interviendra dès jeudi soir minuit, mais une tolérance sera accordée aux vacanciers qui doivent s'organiser en cette fin de congés scolaires. Pour la Toussaint, célébrée ce week-end, les cimetières demeureront ouverts, a précisé Emmanuel Macron, avant d'ajouter : Je veux que nous puissions continuer à enterrer dignement nos proches.

Les bars et les restaurants devront de nouveau tirer le rideau 

C'est un nouveau coup très dur pour les restaurateurs. Restés ouverts ces dernières semaines malgré le couvre-feu, les bars et les restaurants devront à nouveau fermer, tout comme les salles de spectacles, les établissements recevant du public ainsi que les commerces dits non essentiels (Les pharmacies, les commerces alimentaires, ou encore les banques resteront ouverts). Pour le reste de la population, le travail pourra continuer pendant le confinement, mais partout où c'est possible, le télétravail sera à nouveau généralisé.

Si priorité est clairement donnée à la santé, l'économie ne doit ni s'arrêter, ni s'effondrer, a insisté le président de la République. L'activité continuera avec plus d'intensité (par rapport au premier confinement), ce qui veut dire que les guichets des services publics resteront ouverts, les usines, les exploitations agricoles, les bâtiments et travaux publics continueront de fonctionner. Emmanuel Macron a aussi eu un mot pour ceux, indépendants, commerçants, très petites et moyennes entreprises, très durement touchés par le confinement, ainsi que pour les salariés et les employeurs qui ne peuvent pas travailler, et qui  continueront (...) à bénéficier du chômage partiel. Nous compléterons par des mesures de trésorerie pour les charges, les loyers des prochaines semaines, a-t-il indiqué. Le détail des mesures arrive au compte-goutte depuis mercredi soir. Les marchés, les parcs et les jardins resteront ouverts, a notamment fait savoir le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal jeudi. Les modalités des mesures sera détaillé jeudi à 18h30 par le Premier ministre Jean Castex. 

Réévaluation de la situation tous les 15 jours 

Le dispositif sera réévalué tous les 15 jours, a également indiqué Emmanuel Macron, qui a brandi, pour la note d'optimisme, l'espoir de célébrer en famille Noël et les fêtes de fin d'année

Avant l'annonce du confinement, Emmanuel Macron à fait en sorte de répondre aux critiques qui montent depuis plusieurs semaines sur sa gestion de l'épidémie. Après avoir insisté sur le fait que le rebond de l'épidémie débordait toute l'Europe, il a étudié, l'une après l'autre, toutes les options possibles (immunité collective, extension du couvre-feu...), en expliquant pourquoi il n'avait pas retenu tel ou tel scénario. Quoi que nous fassions, près de 9 000 patients seront en réanimation à la mi-novembre, soit la quasi-totalité des capacités françaises, a-t-il prévenu, faisant écho aux inquiétudes des professionnels de la santé.

La décision du Gouvernement répond à une demande de la Fédération hospitalière de France qui appelait à un reconfinement national immédiat pour "éviter la submersion du système de santé" dans un communiqué publié ce 28 octobre

Eviter à tout prix la saturation des services d'urgence 

Alors que les personnels de santé médicaux et paramédicaux ne sont pas encore remis de la première vague, il leur faut à présent faire face à la seconde, particulièrement brutale... Les décisions des autorités visent avant tout à éviter la saturation des services de réanimation, déjà confrontés à des situations très tendues : le nombre de patients s'y élevait mardi 27 octobre à 2 900, soit la moitié des 5 800 lits de réanimation disponibles dans toute la France. Selon Santé Publique France, 2 448 clusters en cours d'investigation (dont plus du quart en Ehpad) ont été recensés au 27 octobre.

Dans plusieurs régions, les hôpitaux arrivés à saturation ont dû organiser des transferts de patients dans des conditions toujours très lourdes côté logistique, autant que délicates. Décrivant une dégradation extrêmement rapide de la situation liée au Covid dans la région, le directeur général de l'ARS Occitanie a notamment annoncé mardi 27 octobre de premiers transferts de patients depuis Nîmes vers Toulouse et la Bretagne. Dans les Hauts-de-France, où la situation est également très tendue, l'ARS a demandé aux hôpitaux d'ouvrir 100 nouveaux lits de réanimation et ce après l'ouverture, la semaine dernière, de 96 nouveaux lits

Nous allons avoir 15 jours à trois semaines extrêmement difficiles pour le système de soins, ça va être vrai dans plusieurs régions de France, nous l'avions prévu au niveau du conseil scientifique depuis maintenant plusieurs semaines, a déclaré pour sa part le professeur Delfraissy jeudi, sur France Inter. Une situation rendue plus difficile par plusieurs facteurs : l'épidémie touche cette fois l'ensemble du territoire, et les hôpitaux doivent continuer à prendre en charge les personnes souffrant de pathologies urgentes autre que le Covid-19, a-t-il expliqué. Interrogé sur la façon dont les Français pourront fêter Noël, il a précisé que les fêtes de fin d'année seront différentes, elles se feront en petit comité et probablement sous le couvre-feu.

Susie BOURQUINJournaliste susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin


Source : infirmiers.com