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Contraception d'urgence : du chemin reste à faire...

Publié le 20/09/2004

"La contraception d'urgence ne jouit pas toujours d'une bonne image auprès des médecins. Considéré comme un échec, l'oubli de la pilule régulière n'est pas toujours envisagé. Les praticiens ont donc un certain travail à accomplir pour prendre conscience de la compliance des traitements quels qu'ils soient et axer l'information et l'éducation de leurs patientes sur le problème de l'oubli et de l'inefficacité de cette méthode de contraception en cas de vomissements ou de diarrhées", commente la spécialiste.

Selon elle, prévoir l'oubli, ce n'est pas le favoriser mais au contraire, c'est le dédramatiser et déculpabiliser la patiente. C'est également aider celle-ci à prendre conscience du risque éventuel de grossesse, en cas de non-prise du comprimé ou d'accidents (rupture de préservatif, détachements de patch...), et à intervenir le plus rapidement possible, en toute connaissance des modalités de la contraception d'urgence.

UNE PLACE SPÉCIFIQUE CHEZ L'ADOLESCENTE

"La contraception d'urgence, dont les adolescentes ont d'ailleurs une bonne connaissance, tient une place à part puisqu'elle est délivrée gratuitement en milieu scolaire et dans les pharmacies. La problématique reste cependant différente selon l'âge", souligne le Dr Athéa.

Lorsque les rapports sont précoces, avant l'âge de 15 ans, souvent vécus comme une transgression (sexualité donc mal assumée), à un moment où il n'est pas facile d'en parler en famille ni même parfois auprès d'un médecin, le préservatif est alors presque toujours le moyen choisi, ce d'autant plus que la vie sexuelle n'est pas stable et que les rapports sont, certes, le plus souvent monogames, mais peu fréquents et successifs. A cela s'ajoute la peur de prendre la pilule trop tôt, de l'oublier ou d'être découvert par ses parents, explique la gynécologue.

Selon elle, à cet âge, il faut donc diffuser largement l'information dans les collèges (rôle important du milieu scolaire) et faciliter l'accès à la contraception d'urgence.

Après 15 ans, la sexualité devient mieux assumée et le passage à une contraception orale généralement observé. "Mais, prévient le Dr Athéa, les risques d'oublis sont relativement fréquents en fonction des soirées passées chez les amies, des sorties, des nuits hors du domicile parental et de l'heure du lever et du coucher qui diffère fréquemment".

Il faut donc du temps pour s'habituer à une telle méthode contraceptive et la pilule du lendemain s'avère importante à cet âge, d'autant plus que persistent des idées reçues concernant le 14ème jour (période de l'ovulation, alors qu'une jeune fille peut ovuler à n'importe quel moment du cycle, y compris durant les règles) ou encore le retrait (peu fiable!).

"L'effort doit être porté vers une meilleure acceptation de la notion de contraception d'urgence (qui ne comporte aucun danger pour la santé) de la part du corps médical, afin d'éviter tout discours moralisateur ou culpabilisant qui pourrait être un frein à sa diffusion, alors que la France reste le pays possédant le meilleur système au monde de prise en charge au niveau institutionnel", conclut la spécialiste./ajr


Source : infirmiers.com