Il y a ceux, bien sûr, qui ont représenté l’exception, qui ont choisi de courir un marathon sur leur balcon, mais en dehors de ces quelques grands énergiques, le confinement a plutôt révélé une baisse de l’activité physique parmi la population, d’après une enquête CoviPrev menée par Santé Publique France. En moyenne, les personnes interrogées ont passé près de 6h30 par jour assises. Parmi les 18% de la population ayant déclaré avoir fait plus de sport qu’à l’ordinaire, les femmes arrivent en tête.
Santé Publique France a mené l’enquête pour savoir jusqu’où était allée notre sédentarité, pendant le confinement. 1170 personnes ont été interrogées à plusieurs reprises au cours de ces deux mois pour constater l’évolution perçue de l’activité physique (qui inclut les déplacements quels qu’ils soient) et de l’activité sportive. Les résultats, sans surprise, montrent une baisse assez générale de l’activité physique pendant le confinement, à cause de la limitation des déplacements et de l’isolement imposé. Près de la moitié des personnes interrogées ont constaté une diminution de leur activité physique
, relève ainsi Santé Publique France. Près de 6 personnes sur 10 ont fait moins de 30 minutes d’activité physique par jour
durant cette période particulière.
La moitié des personnes interrogées ont tout de même plutôt maintenu leur niveau d’activité sportive pendant le confinement. Ils sont 45% à n’avoir rien changé à leurs habitudes, 18% à avoir fait davantage de sport – et, à noter : cette augmentation perçue de l’activité sportive a été plus fréquemment déclarée par les femmes. Enfin, 37% des sondés confient avoir diminué leur pratique sportive.
5h par jour devant un écran
33% des personnes ayant fait de l’activité sportive au moins une fois dans la semaine précédant l’enquête ont déclaré avoir utilisé davantage des applications, des vidéos ou la télévision pour pratiquer cette activité sportive (yoga, renforcement musculaire, etc.). On constate que la progression de l’utilisation de ces outils a été plus forte chez les femmes.
La période de confinement a été propice à l’utilisation des nouvelles technologies
, relève ainsi Santé Publique France, pour rester en contact avec son entourage, s’informer ou encore s’occuper (films, séries, réseaux sociaux…)
. Parmi les personnes interrogées 59% ont déclaré une augmentation du temps passé devant un écran
pendant leur temps libre. Le temps moyen passé devant un écran pendant le temps libre était d’ailleurs de 5h par jour
pendant le confinement. Parmi l’ensemble des personnes interrogées, près d’un quart a déclaré y consacrer 7h ou plus par jour
.
Sans grande surprise, l’augmentation du temps d’écran est davantage observée chez les jeunes, les plus diplômés, les personnes ayant travaillé à domicile pendant le confinement et les personnes vivant en zone urbaine
.
Parenthèse à propos d’écrans : Si vous vous demandiez quelles étaient les pages les plus visitées pendant la période de confinement : Santé Publique France nous apprend qu’il s’agit de celles contenant des fiches recettes, des exercices d’activité physique (+ 308%) et bien sûr, les articles dédiés au Covid-19
.
61% des personnes interrogées ont déclaré une augmentation du temps passé assis. "6h19 heures par jour" en moyenne et "7h ou plus" pour un tiers des personnes interrogées.
Près de 6h30 passées assis par jour
Santé publique France a également interrogé les répondants sur le temps passé en position assise : 61% des personnes interrogées ont déclaré une augmentation du temps passé assis
. Le temps moyen passé assis
était de 6h19 heures par jour
. Enfin, un tiers des personnes interrogées a déclaré passer plus de 7 heures assis par jour
.
Parmi l’ensemble des personnes interrogées, 45% ont déclaré se lever plusieurs fois par heure
, la recommandation pendant le confinement étant de le faire au moins toutes les demi-heures. La majorité, 55%, s’est levée moins souvent. Concernant les indicateurs de sédentarité, temps passé assis, rupture insuffisamment fréquente du temps passé assis et temps d’écran on constate que les jeunes adultes, les personnes ayant travaillé à domicile pendant le confinement et les personnes vivant en milieu urbain
, là encore, sont les catégories les plus concernées.
Avec le confinement, la sédentarité s'est aggravée chez les enfants
Les enfants étaient déjà trop sédentaires en France, mais cette tendance lourde s'est aggravée avec le confinement lié à l'épidémie de Covid-19 selon une étude dédiée*.
L'étude, faite avant et juste après le confinement, montre que les activités sédentaires prédominantes chez les jeunes de 6 à 18 ans (télé, Internet, jeux vidéos...) ont fortement progressé durant le confinement. Elles ont représenté 33,3 heures en moyenne par semaine contre 22,6 heures avant le confinement, soit une hausse de près de 50%.
Les jeunes déclarent avoir passé 10 heures par semaine en moyenne à regarder la télévision (versus 6,7 heures avant le confinement), 7,7 heures à naviguer sur Internet (contre 5,2 heures en temps normal), 7,2 heures à jouer aux jeux vidéos (contre 4,7 sinon), 5,1 heures à discuter avec leurs amis via les réseaux sociaux et SMS (contre 3,7 heures normalement)... En revanche, le temps passé à lire a augmenté d'une heure.
La progression des activités sédentaires s'est faite essentiellement au détriment de l'activité sportive, les jeunes déclarant y consacrer 2,7 heures par semaine (contre 3,5 h début mars). En ajoutant des activités comme marcher ou faire du vélo, les enfants ont consacré en moyenne 5,5 heures par semaine à l'activité physique durant le confinement (versus 6,1 h avant). Le maintien d'un certain niveau d'activité physique pendant le confinement reste irrégulier et insuffisant : 6 enfants sur 10 n'ont, en effet, pas eu d'activité physique tous les jours, alors que la recommandation de l'OMS est d'une heure par jour.
Plus inquiétant encore, 14% des jeunes n'ont pas fait du tout de sport durant cette période, taux qui grimpe à 20% chez les lycéens.
*L'étude réalisée en ligne par Harris Interactive pour l'association Assurance Prévention/IRMES s'est déroulée en 2 temps (26 février-2 mars et 28 mai-4 juin) auprès à chaque fois d'un échantillon représentatif d'un millier d'enfants.
Pour en savoir plus :
Le programme national nutrition santé avec le site Manger bouger
Susie BOURQUINJournaliste susie.bourquin@infirmiers.com @SusieBourquin
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