Contenu de la formation et modalités d’évaluation et de reconnaissance des compétences et des connaissances : un arrêté paru au Journal Officiel du 14 août détaille les attendus pour les professionnels du service de santé au travail chargés de la surveillance et du suivi des travailleurs exposés aux rayons ionisants (voir encadré). Le texte définit également les conditions à remplir pour que les services de santé au travail obtiennent l’agrément complémentaire nécessaire à l’accomplissement de ces missions.
Une formation commune et 4 modules complémentaires
En complément de la formation initiale qu’ils doivent déjà suivre, les professionnels de santé au travail – médecins comme infirmiers – sont tenus de bénéficier d’une formation supplémentaire spécifique. Celle-ci « peut être assortie de modules complémentaires en fonction du type d'exposition des travailleurs suivis », précise le texte. Sont listés les travailleurs à risque d'exposition interne, ceux exposés au radon provenant du sol, ceux intervenant en situation d'urgence radiologique et, enfin, les travailleurs exposés aux neutrons. « Lorsque les travailleurs sont exposés à un risque correspondant à un ou plusieurs modules, les professionnels de santé au travail assurant leur suivi individuel renforcé suivent ce ou ces mêmes modules », ajoute l’arrêté. Pour autant, cette formation peut être facultative pour les infirmiers, sauf si le médecin du travail leur délègue des missions en lien avec l’un de ces modules. Les professionnels de santé au travail qui exercent auprès de travailleurs intervenant dans une installation nucléaire sont, eux, contraints de suivre l’ensemble des modules listés. « La formation initiale des infirmiers en santé au travail peut proposer une option intégrant le contenu de la formation spécifique », dans le respect des durées minimales, est-il par ailleurs indiqué. Autre précision : la formation est délivrée en présentiel.
Côté contenu, la formation spécifique dédiée aux infirmiers contient des enseignements sur le contexte de la prévention des risques liés aux rayonnements ionisants, des rappels de physique nucléaire, et sur les effets sanitaires des rayons. Chaque module dispose également de ces enseignements spécifiques à destination des deux professions de santé (synergie entre tabac et radon, calculs des doses internes en cas de radiation interne, ou encore effets sanitaires et biologiques d’une exposition aux neutrons, par exemple).
Une formation à renouveler tous les 5 ans
Formation et modules sont soumis à une évaluation donnant lieu à une attestation de réussite, dont la durée de validité est limitée à 5 ans. Car ils font l’objet d’une mise à jour des connaissances, soit grâce à un renouvellement des connaissances effectué tous les 5 ans, soit via une formation continue annuelle, suivie tous les ans et d’une durée de 7 heures, avec l’obligation de réaliser 5 sessions sur 5 ans. La formation de renouvellement comprend notamment un partage d’expérience entre stagiaires ainsi que des mises en situation « Tout diplôme universitaire formant un infirmier en santé au travail à la « radioprotection appliquée à la médecine du travail » vaut attestation de formation », dès lors qu’il intègre le contenu de la formation spécifique et qu’il en respecte les durées minimales. « A compter du 1er janvier 2026, les professionnels de santé au travail qui ne sont pas titulaires de l'attestation de formation, ou de diplôme équivalent » ne pourront plus assurer le suivi individuel de ces travailleurs, prévient l’arrêté.
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