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Cancer : des projets très variés d'une grande qualité

Publié le 23/07/2004

Un ensemble de 32 projets de recherche pour lutter contre le cancer dotés de 17,68 millions d'euros ont été retenus à l'issue de l'appel d'offres lancé en début d'année par ces ministères, a-t-on appris jeudi à l'occasion de la visite du Président de la République, Jacques Chirac, au Centre de protonthérapie d'Orsay.

Ces projets répartis suivant 5 thématiques ont été classés comme "exceptionnels" ou "excellents", en fonction des recommandations des experts consultés.

Au cours de la réunion de travail qui a suivi cette visite, 3 projets sur les 32 ont été présentés au Président de la République.

Isabelle Baldi, épidémiologiste à l'Institut de santé publique de Bordeaux, dont le projet a été retenu pour le compte du cancéropôle Grand-Sud-Ouest, va s'attacher à reconstituer sur 50 ans, l'histoire de l'exposition professionnelle aux pesticides des agriculteurs de 5 départements du Sud-Ouest.

"Les données de la littérature internationale suggèrent que les pesticides pourraient jouer un rôle dans l'apparition de cancers. En France, les données sur la santé des agriculteurs sont très faibles et cette population d'un million de personnes est différente de la population agricole américaine, avec en plus des spécificités comme la viticulture et l'herboriculture", a expliqué la chercheuse.

C'est pourquoi, il apparaît important de pouvoir déterminer les niveaux d'exposition de ces populations et à quels produits ces personnes sont exposées, a-t-elle ajouté.

D'après les données américaines, la population agricole est globalement à moindre risque de cancer que la population générale, mais c'est une population qui fume moins et qui par contre enregistre une surmortalité de certains cancers (prostate, estomac, tumeurs cérébrales...), a-t-elle expliqué au Président de la République qui l'interrogeait sur ce qui a déjà été fait à l'étranger.

Sur un plan fondamental, Geneviève Almouzni, directeur de recherche CNRS-Institut Curie, a présenté un projet du cancéropôle Ile-de-France qui cherche à enrichir la classification actuelle des cancers du sein grâce aux données du génome pour faire un "portrait" affiné des tumeurs, afin d'améliorer le diagnostic, le pronostic, puis le choix du traitement.

Ce projet fédère 14 équipes de l'Institut Curie, de l'Institut Gustave-Roussy (Villejuif), de l'hôpital Saint-Louis (Paris Xè), de l'Institut Pasteur et du CNRS.

Jean-Paul Borg, pharmacien, directeur de recherche à Marseille, a pour sa part expliqué qu'en région PACA, 9 équipes rassemblant médecins, anatomopathologistes, biologistes, pharmaciens, chercheurs INSERM et CNRS et start-ups se sont réunies pour identifier des cibles afin de développer de nouveaux anticancéreux ciblés en peu de temps.

Les autres projets retenus sont les suivants, chaque projet étant identifié par son coordinateur et par le cancéropôle qui l'a proposé, avec un classement par thème :

*thème du transfert de la génomique au diagnostic et au pronostic des cancers:

- projet Longy - Grand Sud-Ouest : analyse de l'ADN des tumeurs primaires et secondaires du côlon et du sein pour déterminer si des sous-clones cellulaires ont acquis des caractéristiques génomiques particulières, dans le but de conduire à de nouvelles classifications de tumeurs

- projet Birnbaum - PACA : établir une classification des tumeurs du sein en approchant la physiopathologie par analyse du transcriptome

- projet Ferec - Grand-Ouest : utiliser les CGH-arrays et la RT-PCR pour identifier chez des patients atteints de cancer de la prostate des marqueurs moléculaires prédictifs d'un résidu tumoral après traitement

- projet Cazaux - Grand Sud-Ouest : caractériser les défauts des enzymes impliquées dans les processus de réplication et de surveillance du génome, réparation et recombinaison sur 5 types de tumeurs, afin de développer de nouvelles stratégies pour les choix thérapeutiques

- projets Troussard et Feuillard - Nord-Ouest et Grand Sud-Ouest : étudier au niveau moléculaire les hémopathies malignes à l'aide de différentes approches de la génétique moléculaire

*transfert de la génomique vers l'identification de nouvelles cibles et de nouvelles drogues:

- projet Rio - Grand-Est : identifier de nouveaux marqueurs, cibles potentielles de l'invasion tumorale, en étudiant les protéines de surface de l'épithélium normal et tumoral, visant à bloquer à terme le processus métastatique

- projet Saurin - Rhône-Alpes : dans le cancer du côlon, étudier deux voies métaboliques qui ont permis de caractériser deux protéines cibles potentielles de molécules antitumorales

- projet Giovannini - Ile-de-France : développer un grand nombre de modèles de souris pertinents pour l'étude du développement de tumeurs chez l'homme, afin d'identifier des précurseurs de cellules tumorales et d'étudier les effets de nouvelles molécules

- projet Kroemer - Ile-de-France : caractériser les différents éléments de la voie métabolique NF-kB dans différents cancers pour la mise en évidence de nouvelles cibles et évaluer des molécules candidates

- projet Bougnoux -Grand Ouest : utiliser des molécules extraites d'organismes marins comme agents anticancéreux, notamment une classe d'acides gras poly-insaturés

- projet Wattel - Rhône-Alpes : développer de petites protéines capables de bloquer la prolifération de cellules leucémiques

- projet Prats - Grand Sud-Ouest : caractériser les facteurs essentiels au processus d'angiogenèse sur deux carcinomes à mauvais pronostic, puis valider des cibles thérapeutiques et isoler des molécules d'intérêt thérapeutique par criblage

- projet Favrot - Rhône-Alpes : mettre en oeuvre des outils d'imagerie pour étudier en préclinique l'effet de molécules interférant aussi avec l'angiogenèse

- projet Hueber - PACA : caractériser les mécanismes qui permettent aux cellules tumorales de s'adapter à un micro-environnement défavorable comme l'hypoxie

- projet Berger - Rhône-Alpes : un projet d'oncoprotéomique fonctionnelle et clinique

*imagerie et radiothérapie :

- projet Boccara - Ile-de-France : mettre en oeuvre de nouveaux principes de contraste pour l'imagerie acoustique ou optique afin de sonder les propriétés locales du tissu et visualiser les lésions cancéreuses de façon non-invasive

- projet Tavitian - Ile-de-France : suivre le développement tumoral par ultrasons, TEP et RMN, en optimisant certains paramètres

- projet Tranquart - Grand-Ouest : utiliser les ultrasons à haute énergie pour le diagnostic et le traitement des tumeurs, avec une nouvelle technique utilisant des microbulles

- projet Mazal - Ile-de-France : mettre en place une plate-forme optimisée pour le démarrage d'essais cliniques portant sur l'utilisation de faisceaux de protons pour le traitement de tumeurs de l'enfant et de l'adulte

- projet Barbet -Grand-Ouest : développer de nouvelles approches de radio-immunothérapie

*recherche clinique en qualité de vie, épidémiologie et sciences humaines et sociales

- projet Moatti et Auquier - PACA : regarder l'impact psychologique, social et économique de la maladie sur les patients et leurs familles avec deux enquêtes prospectives

- projet Conroy, Bonnetain et Arveux - Grand Est : valider des questionnaires de qualité de vie pour des patients atteints d'un cancer colorectal et effectuer une analyse longitudinale chez les patientes atteintes d'un cancer du sein

- projet Frébourg - Nord-Ouest : étudier le dépistage de masse en population générale et la détection précoce chez des sujets à haut risque

*immunothérapie du cancer :

- projet Olive et Bernard - PACA : définir le processus d'échappement des tumeurs vis-à-vis du système immunitaire

- projet Chouaib et Fridman - Ile-de-France : étudier le micro-environnement des carcinomes du poumon non à petites cellules et des mélanomes traités ou non par immunothérapie

- projet Plumas - Rhône-Alpes : définir de nouvelles stratégies thérapeutiques impliquant les précurseurs des cellules dendritiques infiltrant les tumeurs

- projet Amigorena - Ile-de-France : étudier les relations hôte-tumeur pour développer de nouvelles stratégies thérapeutiques fondées sur un criblage plus efficace des cellules dendritiques./sl


Source : infirmiers.com