Bilan positif de la première année d'activités de l'unité paramédicale du SMUR de Toulon

Depuis juin 2003, deux types d'équipages coexistent au sein du SMUR de Toulon : des équipes médicalisées et des équipes paramédicales.

La création d'un équipage paramédical avait été décidée afin de pallier le manque de médecin, résultant notamment de la mise en place de la réduction du temps de travail (RTT), a rappelé le responsable du SMUR, Willy Valliccioni.

De plus, une étude du bilan d'activité effectuée sur plusieurs années montrait qu'un tiers des actions assurées par le SMUR relevaient uniquement de compétences infirmières, a-t-il ajouté.

L'équipe paramédicale a été mise en place en juin 2003 "sous l'oeil vigilant du directeur de l'Agence régionale de l'hospitalisation (ARH) de Provence-Alpes-Côte-d'Azur (PACA), de la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS) et du doyen Berland".

En effet, cette initiative fait partie de la dizaine d'expérimentations préconisées par le Pr Yvon Berland dans son rapport sur la délégation de tâches médicales vers des paramédicaux.

Selon le premier bilan annuel du SMUR de Toulon (juin 2003-juin 2004), sur les 5.511 sorties effectuées par les 16 équivalents temps plein médicaux et les 8 infirmiers diplômés d'Etat (IDE), un tiers a été assuré uniquement par des IDE.

Ces interventions paramédicales se répartissaient entre 903 interventions primaires (action qui consiste à chercher les patients sur le lieu de détresse pour les ramener dans un établissement adapté) et 706 secondaires (transfert inter établissement).

Pour éviter toute accusation de pratique illégale de la médecine, les personnels infirmiers n'interviennent que dans le cadre de leurs compétences, a souligné Willy Valliccioni.

Toutefois, afin de les préparer au mieux à leurs sorties, les infirmiers bénéficient d'une formation à l'utilisation des défibrillateurs semi-automatiques ainsi que d'un module complémentaire de prise en charge des traumatisés (Prehospital Trauma Life Support, PHTLS). Dans le cadre de leur formation, ils travaillent également au contact des médecins dans les équipages médicalisés.

INTERVENTION D'UN MÉDECIN EN CAS DE NÉCESSITE

Afin de garantir la sécurité des patients, les infirmiers disposent d'un numéro réservé à 10 chiffres pour contacter le centre de réception et de régulation des appels (Centre 15). En cas de problème lors d'une intervention, ils sont alors directement mis en relation avec un médecin régulateur.

Ils ont également la possibilité de transmettre des électrocardiogrammes (ECG).

Enfin, un infirmier peut à tout moment disposer d'un renfort médical assuré par le SMUR ou par un médecin régulateur.

"Tous les demandeurs sont informés que l'équipe d'intervention est composée d'infirmiers", a tenu à préciser Willy Valliccioni.

Pour évaluer cette nouvelle équipe, les interventions sont régulièrement "épluchées" en interne par 2 cadres infirmiers en présence des IDE et en externe par la mission Berland et la DHOS.

Ces équipes paramédicales, moins onéreuses que les équipes médicales, ne sont toutefois transposables qu'aux SMUR ayant une masse critique suffisante, c'est-à-dire effectuant plus de 3.000 interventions, a indiqué Willy Valliccioni.

En avril 2003, la mise en place de cette unité paramédicale du SMUR de Toulon avait suscité l'inquiétude du syndicat SAMU de France qui considérait que ce dispositif constituait "une faille dans la qualité de prise en charge des patients en urgence et donc de leur sécurité", rappelle-t-on.

Le centre hospitalier intercommunal de Toulon-la Seyne sur mer auquel est rattaché le SMUR, compte 1.500 lits et couvre un bassin de 400.000 habitants./cb