Le nouveau ministre de la Santé a livré, lors de la passation, quelques «grandes convictions» pour continuer à «tracer le sillon» laissé par son prédécesseur.
«Du concret»
«Le monde de la santé traverse depuis plusieurs années maintenant des crises, au-delà du Covid ; il y a urgence à donner à voir du concret, à voir les changements pour les soignants, les soignés, dans les services, dans les cabinets médicaux», a déclaré Aurélien Rousseau. «Ce n'est pas simplement la crise du court terme, ce n'est pas un ministère où les crises se succèdent juste sur le plan sanitaire, c'est un ministère qui pilote et doit apporter des réponses à tout un monde réclamant avec justesse du sens», a-t-il poursuivi. Le nouveau ministre de la santé a par ailleurs rendu un hommage appuyé à François Braun, à son «courage», et a confié prendre ses fonctions avec «modestie» au regard de tous les chantiers déjà engagés. Mais «cette modestie ira de pair avec une absolue détermination, qui n'est pas le contraire de l'écoute ou du dialogue, mais une volonté farouche que l'on entre partout, à l'hôpital comme en ville, dans le temps des preuves».
Le nouveau ministre a également eu un mot pour les questions «lourdes, éthiques» actuellement sur la table, faisant référence aux discussions sur la loi relative à la fin de vie. Il a par ailleurs rappelé son attachement au modèle actuel de protection sociale. «Je me battrai de toutes mes forces pour protéger et défendre ce système de protection [...], qui est l'un des acquis les plus importants de notre pacte social», a-t-il assuré.
La différenciation entre les manières de s'organiser, les responsabilités, ce n'est pas contraire au principe d'égalité, c'est aujourd'hui la condition pour garantir l'accès aux soins, qui est la première préoccupation des Français
«Prendre des risques»
«Il y a des idées et des initiatives partout en France». Aurélien Rousseau a estimé qu'il fallait «encore et encore faire confiance à ce qui émerge comme solutions» sur le terrain. «La différenciation entre les manières de s'organiser, les responsabilités, ce n'est pas contraire ou une atteinte au principe d'égalité, c'est aujourd'hui la condition pour garantir l'accès aux soins, qui est la première préoccupation des Français».
«Je demanderai [...] à toute l'administration de ce ministère, ici comme dans les territoires [avec les ARS], d'être à l'écoute, prête à bouger, à prendre des risques», a-t-il poursuivi, quitte à faire quelques erreurs. Enfin, il a insisté sur l'importance de la prévention, qui n'est pas «un supplément d'âme» ni ce que «l'on fera lorsque l'on aura réussi tout le reste». Cette prévention est «la condition de la soutenabilité de notre système et le premier des combats contre les inégalités sociales et territoriales» comme l'a montré par exemple la carte de la surmortalité liée au Covid, a rappelé Aurélien Rousseau. Enfin, il s'est dit convaincu que «L'urgence sur le soin ne balayera pas la nécessité de cette transformation en profondeur» initiée par François Braun sur ce volet préventif.
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