SYSTEME DE SANTE

Voeux d'Emmanuel Macron : des réactions positives mais aussi des points de vigilance

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Publié le 09/01/2023

Les réactions des acteurs du monde de la santé aux annonces d'Emmanuel Macron ne se sont pas faites attendre, entre satisfaction face à des mesures qui étaient attendues et appel à la vigilance dans leur mise en oeuvre. 

Les voeux d'Emmanuel Macron aux soignants suscitent des espoirs mais des points de vigilance demeurent

Crédit photo : S.Toubon

Un discours « plein de promesses » qui interroge, ou « ou ambitieux et posant le bon diagnostic », qui témoigne « d’un pragmatisme, d’un esprit de responsabilité et d’une volonté réformatrice » à hauteur des attentes des professionnels…, les vœux d’Emmanuel Macron aux soignants, prononcés vendredi 6 janvier, ont immédiatement suscité les réactions des acteurs du secteur.

Des annonces attendues et saluées

La Fédération hospitalière de France (FHF) salue ainsi « des mesures concrètes pour réformer [le] système de santé », dont certaines qu’elle dit accueillir « très positivement », qui doivent permettre de « sortir de la logique de gestion de crise et donner au système de santé français de véritables perspectives d’évolution ». Arnaud Robinet, son président, se félicite de la volonté du chef de l’Etat de former davantage les professionnels et de réviser les modalités de formation, mais aussi de mieux partager les contraintes de la permanence des soins entre ville, hôpital public et secteur privé. « Son annonce de la revalorisation pérenne des gardes, astreintes et du travail de nuit à l’hôpital était très attendue », rappelle-t-il également, jugeant qu’il s’agit « de travaux prioritaires ».

Au sein de l’Ordre infirmier, on complimente également l’ambition affichée de renforcer le partage des tâches entre les différents professionnels de santé, conformément aux propositions formulées en septembre par l’ensemble des Ordres, dans le cadre du Comité de liaison des institutions ordinales (CLIO). « L’Ordre national des infirmiers va continuer à collaborer activement avec le gouvernement pour faire aboutir ces réformes », affirme-t-il, promettant d’être notamment force de propositions dans le cadre de l’examen de la proposition de loi pour l’accès aux soins, portée par la députée Renaissance Stéphanie Rist et qui doit accorder la possibilité à certaines professions paramédicales de réaliser des primo-prescriptions. Cette volonté de favoriser plus fortement l’exercice pluriprofessionnel est également saluée par le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil), qui se félicite de certaines avancées pour la profession infirmière et l’accès aux soins : l’évolution des compétences des infirmiers libéraux (IDEL), dans le cadre de partage des compétences, ou encore une meilleure valorisation des actes infirmiers et du maintien à domicile.

Demeurent des points de vigilance

Mais tous déclarent également demeurer vigilants. « La réforme du temps de travail », sur laquelle Emmanuel Macron s’est attardé, « sera utile mais ne doit pas se faire à marche forcée, pour ne pas désorganiser l’hôpital », réagit ainsi Arnaud Robinet. Et de noter que le modèle de gouvernance reposant sur un tandem administratif/médical est déjà largement une réalité. Autre point d’attention : la sortie progressive de la tarification à l’acte, qui devra être jugée sur « sa mise en œuvre technique ». « Définir des dotations partant des besoins de santé est un très bon principe, mais il faut absolument que le même modèle s'applique à l'hôpital public comme au secteur privé, pour éviter un système à deux vitesse délétère pour les patients et les soignants », relève-t-il.

Le Sniil, lui, attend un plus large développement des compétences infirmières, pour redonner « du sens au métier, aux missions quotidiennes de la profession ». Les infirmiers ne doivent pas, non plus, être « oubliés des pouvoirs publics » dans le cadre de la mise en place de nouvelles modalités de financement. Les réformes annoncées par Emmanuel Macron « sont dans les tiroirs depuis des années. [Elles] doivent rapidement être menées et aboutir à des mesures concrètes », insiste-t-il. Enfin l’ONI, lui, rappelle « l’urgence de réviser le décret-socle qui encadre la profession infirmière », lutte mère de toutes les autres, et dont le principe a bien été acté par le gouvernement.  


Source : infirmiers.com