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Variole du singe : infox et rumeurs infestent le web

Publié le 07/06/2022

Une maladie liée au vaccin AstraZeneca, fomentée par les élites ou encore un pseudo-remède soi-disant interdit par le ministère de la santé : autant d'intox et insinuations complotistes parmi de nombreuses autres qui entourent la variole du singe sur internet. Petit tour d'horizon...

Le Covid nous avait malheureusement habitué au rumeurs qui circulent depuis 2020 autour de l'épidémie. Cette fois, c'est la variole du singe qui suscite toutes les inventions. La variole est un des effets secondaires d'AstraZeneca, affirment certains internautes, une infox particulièrement répandue dans le monde. En guise de preuve, ces derniers font valoir qu'un adénovirus de chimpanzé a été utilisé pour créer le vaccin. Faux, rétorquent les experts : les deux pathogènes n'ont rien à voir, ils appartiennent à des familles de virus différentes (poxvirus pour la variole du singe et adénovirus pour le Covid-19). Il n'est tout simplement pas possible que cet adénovirus se transforme en virus responsable de la variole du singe, explique Teresa Lambe, professeur d'immunologie à l'Université d'Oxford. L'adénovirus est utilisé dans le vaccin comme vecteur, c'est-à-dire comme un simple véhicule pour transporter les instructions génétiques jusqu'aux cellules du vacciné, qui peut alors créer sa réponse immunitaire contre le Covid. Et comme dans les autres vaccins dits "à vecteur viral", l'adénovirus a été modifié de façon à ne pas contaminer l'organisme du vacciné, ajoutent-ils. 

La variole du singe "fomentée" par les "élites"

En 2021, NTI, une organisation américaine spécialisée dans la prévention des risques nucléaires et bactériologiques, a organisé une simulation d'épidémie de variole du singe. La date retenue pour ce scénario fictif ? Mai 2022. Cette coïncidence est largement instrumentalisée pour affirmer ou laisser entendre que la multiplication de cas de monkeypox a été orchestrée. Comme la Fondation Bill et Melinda Gates fait partie des nombreux contributeurs de NTI, le milliardaire américain - déjà ciblé par de nombreuses thèses complotistes depuis des années - est accusé d'être derrière cette nouvelle alerte sanitaire. 

Pour les besoins de l'exercice, nous voulions sélectionner un pathogène qui soit plausible dans notre scénario, et nous avons choisi la variole du singe parmi plusieurs options proposées par nos experts, a expliqué NTI. Ce qu'il faut retenir (de la simulation de 2021), ce n'est pas le pathogène en particulier (choisi) dans notre scénario fictif, (mais) le fait que le monde n'est absolument pas préparé à de futures pandémies et que nous devons agir urgemment pour pallier cette faiblesse, ajoute l'organisation. Une rumeur similaire avait circulé en 2020 à propos du Covid, basée sur une simulation d'épidémie de coronavirus menée en 2019.

La doxycycline, nouveau pseudo-remède

De nombreuses publications affirment aussi que la doxycycline, un antibiotique qui soigne la variole du singe en deux jours aurait été interdite par un arrêté du ministère de la Santé. Faux, là encore : le texte officiel ne dit pas cela, il permet d'autoriser la vaccination -dans certains cas précis- de personnes exposées au virus de la variole du singe, et ne mentionne pas la doxycycline. Par ailleurs, la doxycycline n'est pas considérée comme un traitement contre cette maladie, comme l'ont expliqué plusieurs experts, ne serait-ce que parce que c'est un antibiotique, qui sert à lutter contre les bactéries et non les virus... 

Rappelons que la France relevait au dernier comptage (le 4 mai) 51 cas confirmés d'infection au virus de la variole du singe, selon les autorités sanitaires.

La Redaction Infirmiers.com avec AFP 


Source : infirmiers.com