Le gouvernement a enclenché un plan d’action immédiat
et débloqué une enveloppe de 150 millions d’euros pour l’ensemble des services en tension à l’hôpital
».
Une inaction politique jugée "irresponsable"
L’alerte avait été donnée dès vendredi soir : dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, 4 000 soignants en pédiatrie témoignaient de conditions de travail dégradées ayant un lourd impact sur la prise en charge des enfants. Nous dénonçons ici la dégradation criante des soins apportés aux enfants qui les met quotidiennement en danger
, y déclarent-ils, s’alarmant notamment d’une épidémie de bronchiolite qui sature déjà les services alors qu’elle ne fait que débuter, mais aussi de soins non programmés sans cesse reportés ou encore d’hospitalisations réalisées en services adultes. 15 enfants en situation médicale jugée critique ont ainsi dû être transférés des hôpitaux de Paris vers des établissements de Reims, Rouen, Amiens encore Orléans. Les signataires mettent également en avant une perte de sens de leur métier, conséquence de la gouvernance bureaucratique et de la tarification à l’activité, conduisant à un épuisement global et un départ massif des personnels hospitaliers
, et dénoncent une inaction politique irresponsable
face à la situation. Dimanche, 23 octobre, la tribune recueillait 6 500 signatures d’après le collectif Pédiatrie, à l’origine du texte.
150 millions d'euros disponibles immédiatement
En réponse, François Braun, le ministre de la Santé, a annoncé le même jour sur BFMTV la mobilisation de 150 millions d’euros, disponibles de manière immédiate
. Leur répartition doit faire l’objet d’une discussion dans les prochains jours entre les Agences régionales de santé (ARS) et l’ensemble des parties prenantes. L’objectif est de pouvoir répondre aux besoins urgents, avec notamment des renforts de personnels ou la valorisation de la pénibilité de certains exercices, comme les gardes de nuits. François Braun a également appelé les parents à ne pas recourir de manière systématique à l’hôpital quand la situation de l’enfant ne le requiert pas et d’appeler le 15 en première intention, pour régulation. Bien entendu, nous allons prendre en charge tous les enfants qui nécessitent d'aller à l'hôpital, mais il faut nous aider en évitant d'aller à l'hôpital quand ce n'est pas nécessaire
, a-t-il ainsi déclaré. Le plan d’action du gouvernement comporte un autre volet : le déclenchement de plans blancs quand la situation l’exige. On déclenche, là où c'est nécessaire, les fameux "plans blancs" pour rappeler du personnel supplémentaire et pour avoir une meilleure coopération dans les territoires
a ainsi détaillé le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran sur CNews. Au risque, réagissent les soignants, d’épuiser un peu plus les professionnels de santé.
Le ministère de la Santé a enfin promis l’organisation au printemps d’Assises de la pédiatrie, qui doivent réunir l’ensemble des acteurs pour « travailler sur l’ensemble des difficultés structurelles » qui frappent le secteur.
La Rédaction d'Infirmiers.com avec l'AFP
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