L’annonce, faite par le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, est tombée le lundi 12 juin lors d’un rendez-vous autour des questions salariales avec les partenaires sociaux : le point d’indice, qui permet de calculer le traitement des 5,6 millions de fonctionnaires, sera revalorisé de 1,5% au 1er juillet 2023.
Ce dégel fait suite à une première revalorisation de 3,5%, qui avait eu lieu en 2022 à la même période. Dans la pratique, le point, qui s’élevait jusqu’à présent à 4,85 euros, devrait donc passer à 4,92 euros. Le gouvernement s’est également engagé à attribuer 5 points d’indice supplémentaires à tous à compter du 1er janvier 2024, soit une augmentation de 25 euros bruts en moyenne tous les mois. Les personnels les moins bien payés – ceux des catégories B et C – bénéficieront par ailleurs de points d’indices supplémentaires (jusqu’à 9, précise le document du ministère) afin de « rétablir la progressivité de la rémunération ». La mesure ciblerait 255 000 agents de la fonction publique hospitalière.
Un gain de 13% promis pour les bas salaires
En parallèle, la prime dite de « pouvoir d’achat », dégressive et d’un montant compris entre 300 et 800 euros, sera versée avant la fin de l’année 2023 aux agents percevant jusqu’à 3 250 euros brut par mois, a promis le ministre. En tout, près de 70% des agents hospitaliers seraient concernés. Les agents publics bénéficieront également d’une reconduction, pour l’année 2023, de la Garantie individuelle de pouvoir d’achat (Gipa, soit une indemnité compensatoire de l’inflation), ou encore une revalorisation du barème de monétisation des comptes épargne temps (qui permet d'accumuler des droits à congé rémunéré ou de bénéficier d'une rémunération (immédiate ou différée), en contrepartie des périodes de congé ou de repos non prises). Est également prévu d’augmenter le remboursement du pass Navigo pour les agents vivant en Ile-de-France, qui passera de 50% à 75%, soit « 20 euros par mois », a poursuivi Stanislas Guérini. Toutes mesures combinées, le gouvernement promet ainsi un gain de 13% pour les plus bas salaires par rapport à janvier 2023 sur le second semestre, et de 7% à janvier 2024. À titre d’exemple, un aide-soignant avec 10 ans d’ancienneté gagnant 2 238 euros net en janvier 2023 percevra au deuxième semestre 93 euros de plus par mois.
Des mesures insuffisantes
Ces augmentations sont toutefois jugées très insuffisantes par les syndicats qui étaient présents à ce rendez-vous, notamment car elles ne permettront de compenser l’inflation. « Ça ne répond absolument pas à l'urgence salariale dans la fonction publique », a ainsi déclaré à l'AFP Gaëlle Martinez, déléguée générale Fonction publique de Solidaires, ajoutant ressentir « beaucoup de colère ». Même déception exprimée au sein de la CFDT Fonction publique, où on déplore le peu d’ « épaisseur de l’enveloppe ». Stanislas Guérini a, pour sa part, salué « des mesures qui sont significatives et qui laissent aussi des marges de manœuvre aux employeurs territoriaux pour pouvoir apporter eux aussi des réponses aux questions de pouvoir d'achat ».
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