Avec la publication d'un décret sur la prise en charge des prématurés à domicile et d'une instruction relative aux 1 000 premiers jours, le gouvernement entend muscler sa politique à destination des tout-petits.
Comment mieux en prendre en charge les tout petits ? La question est d’autant plus brûlante qu’une étude publiée en mars dans la revue The Lancet établit un constat inquiétant : le taux de mortalité infantile en France connaît une augmentation depuis 2012, à hauteur de 0,04 décès pour 1 000 nourrissons vivants par an. Depuis 2017, elle occupe ainsi le 25ème rang mondial, après avoir connu une rapide décrue de ce taux jusqu’en 2005.
Un suivi à domicile des prématurés
S’y ajoute la croissance régulière du nombre de naissances prématurées, et du manque d’accompagnement dont peuvent parfois pâtir les familles. Chaque année, environ 60.000 bébés naissent en France prématurément, soit avant 8 mois et demi de grossesse, et le taux de prématurité est passé de 4,5% en 1995 à 6% en 2016. Selon l’association SOS Préma, il représente aujourd’hui 8% des naissances. Le ministère de la Santé a, dans ce contexte, publié un décret visant à améliorer la qualité de vie des familles de ces nouveaux-nés hospitalisés souvent sur de longues durées
. Il s’agit ainsi de lancer, sous forme expérimentale, une prise en charge de ces bébés prématurés à domicile, assurée directement par les unités de néonatologie. L’intérêt étant de réduire les temps d’hospitalisation, les parents étant ensuite guidés par les professionnels de santé sur les soins à prodiguer et l’alimentation spécifiques à ces nouveau-nés. Les interventions à domicile seront réalisées par une équipe identifiée, qui comprend au moins un pédiatre justifiant d'une expérience en néonatologie et au moins un infirmier spécialisé en puériculture ou expérimenté en néonatologie placé sous la responsabilité du cadre de l'unité de néonatologie
, précise le texte.
Une politique renforcée pour les 1 000 premiers jours
Par ailleurs, le ministère de la Santé a précisé dans une instruction publiée au Bulletin Officiel sa politique nationale pour les 1 000 premiers jours de la vie, période critique au bon développement de l’enfant
, le gouvernement entendant poursuivre ses engagements sur le sujet, étayés notamment par les résultats de la Commission
présidée par Boris Cyrulnik. Parmi les actions à consolider, l’entretien prénatal précoce figure en bonne place, l’objectif étant d’en faire bénéficier 70% des femmes en 2022 contre 55% en 2020. L’instruction prévoit également d’encourager plus largement les visites à domicile, avec le recours plus soutenu des sages-femmes, des infirmières puéricultrices et des auxiliaires de puériculture de PMI. Sont aussi prévus l’entrée en vigueur le 1er juillet 2022 de l’entretien postnatal obligatoire, la généralisation des services d’accompagnement à la périnatalité et à la parentalité pour les parents en situation de handicap
, ou encore le renforcement des équipes mobiles et des unités de soins conjoints pour la prise en charge de la psychiatrie périnatale.
La Rédaction d'Infirmiers.com
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