Les chiffres de l'épidémie de Covid sont meilleurs, la quatrième vague désormais derrière nous, (le taux d'incidence national est redescendu sous le seuil d'alerte avec 50 cas pour 100 000 habitants par semaine et les hôpitaux se vident lentement de leurs patients Covid avec 6 629 mardi, dont 1 111 en soins critiques) mais les contraintes n'en vont pas moins se durcir vendredi 15 octobre pour les derniers récalcitrants à la vaccination, avec un double tour de vis : la fin, annoncée dès le mois de juillet, des tests gratuits pour tous d'une part et l'obligation de présenter un schéma complet
de vaccination pour les professionnels du soin d'autre part.
Pour en finir avec les tests dits de confort
d'abord : dès vendredi, près de 7 millions d'adultes partiellement ou non vaccinés devront ainsi débourser entre 22 et 44 euros pour chaque dépistage leur permettant d'obtenir un pass sanitaire. Même si des exceptions resteront possibles (prescription médicale, cas contact, test positif récent, contre-indication au vaccin), la mesure vise clairement à pousser les réticents vers la piqûre, tout en allégeant la facture : le coût des tests va en effet s'envoler à 6,2 milliards cette année, après 2,2 milliards en 2020. Une mesure qui pourrait avoir des conséquences, s'inquiètent certains : le président du Syndicat des biologistes, François Blanchecotte, s'attend par exemple à une chute brutale, d'environ 80 %
, alors que le nombre d'examens s'est stabilisé autour de 3,5 millions par semaine fin septembre. Le ministère de la Santé anticipe au contraire une rupture modeste
et ponctuelle
sur cet indicateur clé, faisant valoir que les "tests de confort" sont le fait de personnes souvent asymptomatiques qui ont des taux de positivité très faible
.
schéma complet, sous peine de suspension de leur contrat de travail, sans rémunération. D'après la dernière enquête de Santé publique France sur le sujet, 86,6 % des personnels des établissements de santé étaient déjà
complètement vaccinésau 20 septembre. Ce taux s'élevait même à 88,6 % dans les structures pour personnes handicapées et 92,4 % dans les Ehpad.
La couverture vaccinale des professionnels de santé est suffisante, estime le ministère, qui assure que la mesure n'entraîne
pas de risque majeur sur la continuité des soinsmais reconnaît que
certaines tensions en matière d'effectifs hospitaliers peuvent survenir localement. Comme à Mulhouse, où le groupe hospitalier Sud-Alsace a dû temporairement activer son
plan blancfin septembre, pour faire face à une
situation critiqueaprès avoir suspendu 170 agents, soit près de 3 % de ses effectifs. Une proportion quatre fois plus élevée qu'en Île-de-France, où l'agence régionale de santé (ARS) recensait 0,7 % de suspensions début octobre dans les effectifs des établissements sanitaires et médico-sociaux, soit environ 1 400 personnes. Le ministère évoque, lui, un taux de 0,7 %
basé sur les remontées des établissements, sans avancer de nombre global pour les personnels suspendus.
La situation est en revanche plus compliquée aux Antilles et en Guyane, où l'obligation vaccinale a été retardée de quelques semaines mais se heurte à l'opposition, voire l'hostilité d'une partie de la population. En Guadeloupe notamment, les autorités sanitaires ont dénoncé la semaine dernière des actions de sabotage
au sein des hôpitaux : blocage de certains accès, colle dans les serrures, huile de vidange déversée dans les bureaux.
Dans le même temps, le Sénat s'est opposé mercredi 13 octobre à l'adoption de la proposition de loi déposée le 31 août instaurant la vaccination obligatoire (a priori sans sanction pour les contrevenants) contre le Covid-19 en population générale.
La redaction Infirmiers.com
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