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ACCÈS AUX SOINS

Réforme de l'AME : les soignants opposés à toute "réduction" du dispositif

Publié le 15/04/2024

A l'approche d'une réforme annoncée de l'Aide médicale d'Etat (AME) pour les sans-papiers, une cinquantaine de sociétés savantes et organisations de soignants s'opposent à toute «réduction» de l'accès au dispositif, qui irait à l'encontre du «principe d'universalité du soin». 

enfant soins hôpital

L'Aide Médicale d'Etat, qui couvre les frais de santé des étrangers en situation irrégulière présents en France depuis trois mois sous conditions de ressources, est-elle sur la sellette ? «Nous, professionnels de santé, appelons à nouveau à la défense de l'AME contre toute réduction risquant de dégrader son contenu, et par extension le système de soin», écrivent plusieurs organisations (parmi lesquelles* des sociétés savantes de médecine générale, médecine d'urgence, cancérologie, de lutte contre le Sida ou contre les maladies infectieuses, ainsi que des syndicats et fédérations comme Samu-Urgences de France) dans une tribune, transmise à l'Agence France Presse et au quotidien Le Monde, au moment où des concertations ont lieu sur le sujet entre le gouvernement et divers acteurs professionnels et associatifs.

Fin janvier, le Premier ministre Gabriel Attal avait annoncé une réforme «avant l'été» et «par voie réglementaire» de l'AME. Après l'abandon d'une proposition sénatoriale qui visait à remplacer l'AME par une «aide d'urgence» restreinte, Matignon a dit travailler sur la base du récent rapport de l'ex-ministre Claude Evin (PS) et de Patrick Stefanini (LR). Leur rapport jugeait l'AME «utile» et «globalement maîtrisée», mais proposait diverses «adaptations», dont le resserrement des critères d'éligibilité.

Un risque d'aggravation du renoncement aux soins 

«Les propositions de réduction du champ vont à l'encontre des principes d'universalité du soin, d'humanité et d'indépendance du secteur de la santé», jugent les signataires, «défavorables à toute complexification des démarches administratives», qui aggraverait le «renoncement aux soins». Le non-recours aux soins de ville «a pour conséquence d'orienter ces patients vers des services d'urgence déjà saturés, et d'accroître les coûts et la pression sur l’hôpital par des prises en soin plus tardives», rappellent-ils. Ils craignent aussi «que certaines prestations (hospitalisation à domicile, kinésithérapie...) soient soumises à un accord préalable», au risque d'allonger les séjours hospitaliers.

Les signataires saluent néanmoins certains ajustements 

Mais ils saluent certaines idées comme l'informatisation de la carte du bénéficiaire, ou la mise en place d'un «bilan de santé» dès l'arrivée en France. Depuis sa création en 1999, plusieurs réformes ont réduit «l'accès et la portée» de l'AME, pointent-ils, rappelant que «la consommation trimestrielle moyenne par bénéficiaire reste stable», le dispositif représentant «0,5% du budget de l'Assurance maladie».

 

*Parmi les signataires figurent des sociétés savantes notamment de médecine générale, médecine d'urgence, cancérologie, de lutte contre le Sida ou contre les maladies infectieuses, ainsi que des syndicats et fédérations comme Samu-Urgences de France, la conférence nationale représentant les médecins de centres hospitaliers (CMECH) ou la Fédération nationale des centres de santé (FNCS).

La Rédaction d'Infimiers.com avec l'AFP

Source : infirmiers.com