Modèle économique viable, élargissement du périmètre d’intervention… Dans la perspective d’une rencontre avec Cédric Arcos, le conseiller santé d’Elisabeth Borne, l’UNIPA a soumis une contribution listant les besoins identifiés des infirmiers de pratique avancée.
Quatre ans après son implantation, la pratique avancée est déjà en perte de souffle, avec des professionnels diplômés qui peinent à exercer et une baisse d’attractivité de la formation, comme le démontrait en avril dernier une enquête de l’Union Nationale des Infirmiers en Pratique Avancée (UNIPA). Les raisons sont connues : une limitation de leur périmètre d’intervention et un modèle économique inadapté. Le rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) sur les dispositifs de partage de compétences entre les professionnels, les protocoles de coopération et la pratique avancée, demandé par le ministère de la Santé en mai 2021 et dont les résultats ont été dévoilés en janvier, a mis en exergue l’importance de mettre en place un certain nombre de mesures pour viabiliser l’exercice de la PA et en renforcer l’attractivité.
La primo-prescription comme solution à bien des maux
Dans ce contexte, l’UNIPA a rappelé dans un document les 3 avancées majeures qu’elle revendique, à commencer par la mise en place d’un cadre juridique qui permette l’accès direct à la population et autorise l’ouverture de la primo-prescription aux IPA pour certains traitements ou dispositifs (soins de pédicurie, prescription médicale de transport ou de compléments nutritionnels…). La primo-prescription par les IPA améliorera la fluidité des parcours de soins et allègera le recours au médecin référent
, défend-elle ainsi, ajoutant qu’elle sera également bénéfique dans la prise en charge des populations vivant dans des déserts médicaux. Autre avantage : L'IPA pourrait être "une porte d'entrée" supplémentaire dans le parcours de soin, au moyen d'un bilan de santé auprès de population vulnérable ou en rupture de soin, dans une démarche "d'aller-vers"
, fait-elle valoir. À noter qu’une expérimentation sur l’ouverture de la primo-prescription
à ces professionnels est en cours dans 3 régions, que l’UNIPA recommande d’étendre à l’ensemble du territoire.
Structurer et mieux rémunérer la profession
Le second enjeu est économique : il s’agit de mieux rémunérer les IPA au regard de leurs responsabilités. En effet, actuellement, les IPA sont rémunérés sur la grille des infirmiers en soins généraux. De même, l’activité des IPA dans les établissements privés tarde à être correctement valorisée car des textes réglementaires doivent évoluer pour reconnaitre cette nouvelle profession
, remarque l’UNIPA, qui réclame la mise en place de la Nouvelle Bonification Indiciaire promise par Olivier Véran. Côté libéraux, les négociations conventionnelles ont débuté le 8 février 2022, rappelle-t-elle, l’objectif affiché des représentants des IPA étant de modifier l’avenant 9 afin de permettre la valorisation de l’activité des IPA pour un déploiement en soins primaires effectif
.
Enfin, l’UNIPA demande une meilleure structuration de la profession, qui passe nécessairement par l’harmonisation de la formation sur l’ensemble du territoire et d’une représentativité propre aux IPA dans le cadre des concertations qui les concernent
. Leur identité professionnelle doit pouvoir exister
, insiste-t-elle. Dans le contexte d’un système de santé jugé par l’ensemble du secteur comme proche de l’effondrement, en particulier au sein des services d'urgences
, la profession d’IPA demeure un des leviers de [sa] transformation, mais aussi de l’amélioration de l’accès aux soins. Le développement de l’accès direct aux IPA, prévu dans la mesure 6 du Ségur de la Santé, se doit d’être envisagé comme solution pour répondre aux enjeux majeurs de santé publique auxquels notre système est confronté
, conclut-elle.
La Rédaction d'Infirmiers.com
INTERNATIONAL
Infirmiers, infirmières : appel à candidatures pour les prix "Reconnaissance" 2025 du SIDIIEF
HOSPITALISATION A DOMICILE
Un flash sécurité patient sur les évènements indésirables associés aux soins en HAD
THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES
Hypnose, méditation : la révolution silencieuse
RECRUTEMENT
Pénurie d'infirmiers : où en est-on ?