toute mort d’un proche, a fortiori inattendue ou brutale, est une confrontation à une fin d’histoire commune, voire d’histoire inachevée. Ambiguïtés affectives et parfois conflits non résolus, zones d’ombre qui ne pourront plus être traitées, survivent à l’épreuve de la séparation. Les paroles que l’on s’était promis de prononcer un jour ne le seront pas, perdues pour toujours.
On le sait, hélas, l'épidémie de coronavirus et les contraintes du confinement ont empêché et empêchent encore aujourd'hui nombre de familles d’accompagner comme elles le voudraient la fin de vie d’un parent, en particulier dans le cas des résidents en EHPAD. Pour l'Académie, la non présentation du corps, justifiée par des raisons de sécurité sanitaire imposant une mise en bière immédiate en cercueil fermé, mésestime le besoin de se représenter la réalité, génère des sentiments de dépossession, voire de culpabilité, et aggrave la perception d’inachevé d’une histoire affective
. De fait, parce que ces situations sont insupportables à vivre à bien des titres tant pour les familles que pour les équipes soignantes confrontées à des tensions éthiques
, l’ultime regard posé sur le défunt est un instant irremplaçable, pour beaucoup nécessaire, pierre angulaire de l’acceptation. Cette confrontation doit être proposée dans la mesure des possibilités, dans le respect des règles de sécurité sanitaire, à la personne de confiance, à la famille, aux proches
. Face à la mort d’un être cher, il importe donc de respecter les choix de chaque famille dans leurs dimensions culturelles et cultuelles, au mieux des possibilités. L'Académie nationale de Médecine recommande en l'état certaines pratiques visant à humaniser les circonstances de deuil
en cette période épidémique. Elle cite de maintenir la possibilité de visiter un résident en EHPAD, tout en respectant les règles de sécurité sanitaire, et de faciliter les conditions d’une présence familiale lorsque le pronostic médical laisse prévoir une issue proche
mais aussi d’inviter les familles privées de proximité avec leur proche durant les dernières étapes de sa vie, si elles le souhaitent, à rencontrer un représentant de l’équipe soignante ou d’accompagnement pour retracer les conditions de départ de l’être cher.
PRÉVENTION
Bilans infirmiers : le défi lancé par les infirmiers libéraux d’Occitanie
DÉONTOLOGIE
Comment gérer les liens d’intérêt entre les infirmiers et les industriels de la santé ?
SANTÉ AU TRAVAIL
Santé publique France se penche sur les TMS non déclarés
VIDEO
#SurLeVif - L'Homme Etoilé : "En soins palliatifs, on travaille avec la vie"