Il faut mieux reconnaître la profession infirmière. Bien conscient du « malaise » que ces professionnels expriment depuis la crise Covid, le ministre chargé de la Santé Frédéric Valletoux a indiqué vouloir « faire évoluer la loi, afin d’élargir et de clarifier les compétences des infirmiers. » Actuellement, leur exercice est cadré par un ensemble de tâches listées dans un décret qui n’a pas été revu depuis 20 ans, a-t-il rappelé lors d’un entretien donné au journal La Tribune. Soit une « approche totalement obsolète et déconnectée », notamment au vu des nouveaux besoins qui apparaissent avec le vieillissement de la population. Il évoque ainsi la possibilité de « créer la consultation en soins infirmiers et de leur ouvrir un droit à certaines prescriptions ». Certains infirmiers, à savoir ceux en pratique avancée (IPA), ont déjà en théorie obtenu l’autorisation de prescrire ; mais les textes qui doivent encadrer et les traitements concernés cette nouvelle compétence ne sont toujours pas sortis. « Je vais donner un gros coup d’accélérateur à la publication des décrets afin que tous les textes d’application des infirmiers en pratique avancée soient pris avant l’été », a-t-il promis.
« L’enjeu n’est pas du tout de remplacer les médecins mais de reconnaître pleinement les rôles et les compétences de chacun, avec comme seul souci d’améliorer l’accès aux soins », a-t-il insisté. Celui-ci « reste et restera la tour de contrôle du parcours de soin », avec la responsabilité de coordonner des équipes dans lesquelles les infirmiers bénéficieront d’une « autonomie supplémentaire et d’une confiance renouvelée ». « Chez nos voisins, les personnels paramédicaux réalisent déjà de nombreux actes de suivi des patients.»
Chez les infirmiers, des réactions positives
« Les annonces du ministre Frédéric Valletoux marquent une étape historique pour la profession et l’égalité d’accès aux soins », a salué l’Ordre des infirmiers dans un communiqué. Il y voit aussi bien une reconnaissance du « rôle essentiel » de la profession dans les territoires et auprès des patients, ainsi que « l’aboutissement d’un changement profond » de la société et du système de soins.
Chez les IPA, on se réjouit également de cette prise de parole, qui a le mérite de préciser le calendrier de la publication des textes sur l’accès direct et la primo-prescription. « Nos demandes concernant ces décrets sont claires : l’abrogation complète du protocole d’organisation IPA, des textes ambitieux et larges pour la primo-prescription avec notamment un droit de prescription sur les transports, les arrêts maladies et toutes prescriptions nécessaires pour faciliter le parcours de soins des patients », liste ainsi l’Union nationale des IPA (UNIPA) dans un communiqué. Elle insiste sur la nécessité « absolue » de revaloriser l’exercice des IPA, salariés et libéraux, et de reconnaître « leur position intermédiaire ». Il est temps « désormais de réformer l’ensemble des composantes de cette profession de manière graduée et de libérer le plein potentiel de la pratique avancée », a-t-elle souligné.
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