Dans un communiqué daté du 22 juin, la Haute Autorité de Santé recommande d’étendre la vaccination contre l’infection à méningocoques B aux nourrissons, qui constituent la classe d'âge la plus vulnérable
à ce type de maladies, et qui était jusque-là recommandée à partir de deux mois. Le vaccin à utiliser est le produit BEXSERO®, seul vaccin disponible actuellement pour l’immunisation active des personnes âgées de deux mois et plus contre les infections invasives à méningocoques
du groupe B, le second vaccin disposant d’une autorisation sur le marché ne pouvant être administré qu’aux plus de 10 ans. L’Agence est favorable à un schéma vaccinal identique à celui préconisé lors son autorisation de mise sur le marché (AMM), à savoir deux doses de primovaccination espacées de deux mois au moins, auxquelles s'ajoute une dose de rappel. Elle justifie son avis par le taux d’incidence du sérogroupe B, qui représente 70 % des cas d’infection invasives à méningocoques en France, et par sa létalité, comprise entre 9 % et 12 %
, 6 % des cas d'infection environ présentant des séquelles précoces. Mais l'Agence craint également une recrudescence des cas après une baisse observée au cours de l’année 2020, qui s’explique par la mise en place des mesures-barrière et des confinements successifs dans le contexte de la pandémie de Covid-19. La reprise d'une vie sociale normale laisse présager une possible reprise épidémique des infections invasives à méningocoques en France. L'impact de ces sérogroupes évoluant très rapidement, une surveillance épidémiologique étroite aura lieu afin de mettre à jour les recommandations si nécessaire
, alerte-t-elle.
A noter que le vaccin ne fait pas partie du calendrier vaccinal infantile obligatoire
. Il est en particulier recommandé pour les personnes qui présentent des risques élevés de contracter une infection invasive à méningocoques B et pour des populations ciblées dans le cadre de situations spécifiques
: foyers de cas, épidémie, les personnes ayant reçu une greffe de cellules souches hématopoïétiques…, pour lesquelles il est remboursé par l’Assurance maladie à hauteur de 65 %. La HAS espère ainsi que son avis permettra de lever la barrière financière, qui est l'une des sources d'inégalités d'accès à ce vaccin.
Et de préciser qu’aucun signal de sécurité
n’a été exposé dans les pays où la vaccination a été mise en place. Enfin, l’Agence tient à rappeler que la vaccination des nourrissons n'exonère pas de mettre en place une chimioprophylaxie antibiotique pour les sujets contacts de cas sporadiques d'infections invasives à méningocoques B, qui reste le moyen le plus efficace de prévention de cas secondaires
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La Rédaction Infirmiers.com
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