Sur fond de crise des urgences, Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), a annoncé qu'il quittera ses fonctions fin juin, dans une lettre adressée aux personnels.
Le haut fonctionnaire de 58 ans, nommé en 2013, était à la tête de ce mastodonte du système de santé qui emploie plus de 100 000 personnes et fait fonctionner 38 hôpitaux, depuis près de 10 ans. Il quittera son poste de directeur général à la fin du mois.
Contexte de crise hospitalière
Martin Hirsch va quitter ses fonctions dans un contexte de crise sans précédent de l'hôpital public, avec une pénurie de soignants qui oblige plusieurs services, notamment les services d'urgence , à fonctionner en mode dégradé depuis des mois. Depuis la sortie de la crise épidémique du Covid-19, l’hémorragie de soignants s’est encore accentuée, obligeant les services hospitaliers à fermer toujours plus de lits - 18 % étaient fermés faute de personnels à l’automne 2021, annonçait la direction de l’AP-HP en octobre.
Des regrets de n'avoir pu mettre en oeuvre "un modèle hospitalier différent"
Dans son courrier, M. Hirsch salue le courage et l'abnégation des personnels de l'AP-HP face à la pandémie de Covid-19 mais regrette de ne pas avoir pu mettre en oeuvre un modèle hospitalier différent de ce qu'il a été avant, plus proche de nos attentes et de nos ambitions à tous. C'est parce que j'ai pensé ne pas pouvoir réunir toutes les conditions pour que cet engagement soit respecté que j'ai décidé, il y a un mois, de remettre mon poste de directeur général de l'AP-HP à la disposition du gouvernement
, a-t-il écrit. Je suis convaincu que beaucoup de maux dont nous souffrons appellent des changements de même ampleur que ceux qui avaient été réalisés en 1958, quand l'hôpital universitaire avait été repensé pour lui redonner force, noblesse et attractivité
, a-t-il complété alors que le système de santé, et l'hôpital public en particulier, est l'un des deux grands chantiers du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron.
Martin Hirsch est une personnalité atypique du monde des élites françaises, longtemps estampillé à gauche mais membre du gouvernement de Nicolas Sarkozy. Normalien, énarque, titulaire d'un diplôme de neurobiologie, conseiller d'Etat, il a été président d'Emmaüs France (2002-2007) avant d'entrer au gouvernement de François Fillon comme haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté. Il est à l'origine du revenu de solidarité active (RSA), qui a succédé au revenu minimum d'insertion (RMI). En 2010, il prend la tête de l'Agence du service civique avant d'être nommé au début du quinquennat de François Hollande directeur général de l'AP-HP aux commandes de laquelle il affrontera la vague de Covid-19 à partir du printemps 2020.
La Redaction Infirmiers.com avec AFP
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