Lettre ouverte : le système de soin en urgence absolue selon Santé en Danger

Publié le 17/11/2022

Le collectif Santé en danger en appelle aux pouvoirs publics dans une lettre ouverte pour accélérer la transformation du système de santé et favoriser ainsi le maintien des professionnels de santé en poste. Plusieurs pistes prioritaires sont identifiées.

Redonnez nous confiance et envie de continuer à exercer notre métier ! Dans une lettre ouverte adressée à tous les Français, mais aussi spécifiquement à Emmanuel Macron, Elisabeth Borne, la Première ministre, et François Braun, le ministre de la Santé, le collectif Santé en danger enjoint les pouvoirs publics à s’investir plus fortement dans la transformation du système de santé et liste un certain nombre de chantiers prioritaires pour renforcer l’attractivité des métiers et faciliter l’accès aux soins. C’est en réalité toute l’offre de soins [qui] est à transformer », juge-t-il. Parmi les signataires, Rachid Digoy, président du Collectif Inter-Blocs, Marc Noizet, président de SAMU-Urgences de France, Antoinette Tranchida, qui préside l’Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux (ONSIL), ou encore Jérôme Marty, président de l’Union française pour une Médecine libre (UFML).

Un constat connu, des causes multiples

Dressant de nouveau un état des lieux, connu, du système de soin et de ses difficultés, le collectif Santé en danger s’alarme de délais de rendez-vous chez médecins généralistes et spécialistes qui s’allongent, de transferts de nourrissons entre hôpitaux, la faute à des urgences pédiatriques débordées , voire de décès de patients aux urgences et dans les services en raison de retards de prise en charge. Les soignants de ce pays sont déçus et découragés de ne pas se sentir entendus par leurs tutelles, souffrent de ne pouvoir offrir les meilleurs soins aux patients et sont las de devoir se battre à chaque niveau des prises en charge qui leur incombent, pointent-ils, alors que la désaffection touche également les étudiants . Le constat est connu. Les causes sont multiples et identifiées. Aujourd’hui, l’urgence est absolue, martèle-t-il.

 

Des solutions spécifiques à chaque secteur

Pour réellement améliorer la situation, le collectif insiste notamment sur l’importance de supprimer les primes diverses et variées qui augmentent les divisions et les intégrer dans le salaire de base » pour les professionnels travaillant en établissement, avec une définition claire des grilles de rémunération. Il appelle à mettre en place une gouvernance équilibrée conjointe avec les personnels médicaux et paramédicaux, ainsi que des ratios entre soignants et soignés, spécifiquement en EHPAD à court terme.

Pour la médecine de ville, le collectif réclame une revalorisation des consultations avec des tarifs adaptés aux différentes professions et à ses compétences. Il faut également inciter les ordres et les syndicats nationaux à revoir et à simplifier drastiquement les nomenclatures et revaloriser tous les actes paramédicaux et les aidants à domicile, ou encore supprimer les inégalités en établissant un forfait unique de remboursement de frais kilométriques, quelle que soit la profession concernée.

Viennent enfin des mesures plus générales, comme investir plus largement dans la prévention et l’éducation à la santé, reconnaître la pénibilité de certains exercices, renforcer les liens ville-hôpital et entre le sanitaire et le médico-social, ou encore apaiser les situations conflictuelles » avec, en ligne de mire, les soignants suspendus, auxquels il s’agirait d’offrir plus facilement la possibilité de se reconvertir. Le chantier est immense et il faut repartir sur de nouvelles bases solides, fondations d’un nouveau système de Santé pour nos concitoyens sur l’ensemble du territoire mais également pour le bien-être des soignants et des praticiens de ville, du médico-social et de l’hôpital, conclut le collectif.

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La Rédaction d'Infirmiers.com

 

Source : infirmiers.com