Plus de moyens humains et matériels : à l’instar de leurs collègues de la Santé, les infirmiers de l’Éducation nationale déplorent un manque structurel de personnel, qui se creuse avec la fuite des professionnels. Or enfants et adolescents en paient le prix, avec des impacts délétères sur leur santé physique et psychique qui se répercutent ensuite sur leur parcours scolaire. De quoi pousser les syndicats SNICS-FSU et SNIES-UNSA à appeler les infirmiers scolaires à participer à une marche blanche, organisée le 23 mai.
Alors qu’ils réalisent chaque année 18 millions de consultations à la demande, les 7 816 infirmiers scolaires en poste « sont loin de permettre une réponse à la hauteur des besoins et des enjeux », en forte augmentation depuis la pandémie de Covid-19, jugent-ils dans un communiqué. En plus du manque de moyen, c’est aussi la « faiblesse de la formation spécifique » à ce type d’exercice qui est pointée du doigt. En résulte des inégalités d’accès à la réussite scolaire, mais aussi des carences en termes d’éducation à la santé et à la prévention pour ces jeunes publics, d’autant plus pénalisés s’ils sont en situation de handicap ou s’ils ont des « besoins particuliers » de santé. « Chaque heure, les infirmières témoignent de la dégradation massive de la santé à l'école et de leurs conditions de travail, de l'alourdissement de leur charge de travail », déplorent de plus les deux syndicats, qui dénoncent aussi un manque « d’impulsion de la politique éducative sociale et de santé » en faveur des élèves et une souffrance au travail croissante chez les professionnels.
Revalorisations, formation et postes supplémentaires au cœur des demandes
La marche blanche prévue pour le 23 mai doit permettre d’exprimer leurs revendications. Du point de vue des rémunérations, le SNICS-FSU et le SNIES-UNSA réclament des revalorisations salariales pour atteindre une égalité avec les corps de catégorie A, soit « des efforts indiciaires mensuels de 500 euros » ainsi que le doublement de leur indemnité de fonction sujétion et expertise (IFSE)* et le versement, de manière rétroactive, du complément de traitement indiciaire, mis en place pour les agents exerçant dans le secteur de la santé ou le secteur social ou médico-social ou le secteur socio-éducatif dans le cadre du Ségur. Les syndicats exigent également « la reconnaissance de leur exercice comme une spécialité infirmière autonome et responsable », notamment avec la mise en place d’une formation statutaire sanctionnée par un diplôme de grade master et celle d’une filière de recherche. Enfin, ils appellent à la création de 15 000 emplois d’infirmiers scolaires pour « répondre aux besoins des élèves et de l'ensemble de la communauté éducative. » Ce n'est pas la première fois que les infirmiers scolaires protestent contre une dégradation de leurs conditions de travail. En mars 2022, notamment, dans le sillage de la pandémie et de ses impacts, une journée d'actions avait été organisée pour mettre en lumière leur souffrance ressentie au travail et les mesures nécessaires à mettre en place pour la soulager.
*Indemnité principale versée aux agents relevant du régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l'expertise et de l'engagement professionnel (Rifseep).
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