Une heure d’échange et un bilan « pas entièrement satisfaisant ». C’est la conclusion que le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) tire de sa rencontre avec Frédéric Valletoux, le ministre chargé de la Santé. Celle-ci s’est déroulée dans un cadre particulier : la mobilisation, jeudi 4 avril, de ces professionnels, qui réclament depuis des mois une amélioration de leurs conditions de travail. Le syndicat et le Collectif des infirmiers libéraux en colère, également présent lors de l’entretien, demandent notamment l’ouverture de nouvelles négociations conventionnelles pour revaloriser les actes infirmiers, dont les tarifs n’ont pas évolué depuis 2009.
Las, ce ne sera pas pour tout de suite, explique le Sniil dans un communiqué, Frédéric Valletoux ayant signifié l’impossibilité d’ouvrir ces négociations dans l’immédiat. « Il souhaite ouvrir un chantier de négociations qui englobent les nouvelles compétences suite à la réingénierie et des mesures tarifaires permettant de compenser l’inflation », avance néanmoins le syndicat. Le ministre espère ainsi voir s’achever les travaux sur la refonte du métier d’ici l’été. Dans le même temps, il a encouragé la profession et ses représentants à travailler à la « redéfinition » des compétences infirmières et aux revalorisations attendues, « afin de voir quelles seront les répercussions » sur la nomenclature. Les négociations pourraient alors s’ouvrir fin 2024 et début 2025.
Un appel à demeurer mobilisés
L’autre sujet qui préoccupe la profession est relative aux contrôles et à la récupération des indus. Fin mars, le Sniil faisait état d’une rencontre avec Thomas Fatôme, le directeur de l’Assurance maladie, et annonçait la constitution prochaine de groupes de travail sur le sujet. La date des débuts des travaux a été fixée au 15 avril prochain, fait-il savoir. Ces réflexions incluront également la problématique des tarifs du bilan de soins infirmiers (BSI) pour les patients lourds, jugés inadéquats au vu des impératifs de prise en charge que ceux-ci supposent. Frédéric Valletoux a ainsi « réaffirmé son soutien à la consultation infirmière, mais ne réfute pas non plus l’idée de l’accès direct à l’infirmier, notamment en ce qui concerne la prise en charge des plaies et de la dépendance », rapporte le syndicat.
S’il y voit une note « réjouissante », il appelle toutefois à demeurer vigilant, pointant notamment « les échéances incertaines » concernant l’ouverture de potentielles négociations. « Nous devons rester mobilisés et maintenir la pression pour nous assurer que les différents chantiers avancent et prennent vie. Nous ne pouvons nous satisfaire pleinement d’un engagement oral », conclut le Sniil, encourageant la profession à rester mobilisée.
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