Créer un nouveau métier, on le voit, c’est très compliqué
. Le constat de Patrick Chamboredon, président de l’Ordre National des Infirmiers (ONI), s’avère plutôt mitigé. Le Haut Conseil des Professions Paramédicales (HCPP), dont l'avis est consultatif, s’est en effet réuni ce jeudi 24 juin pour examiner le texte portant sur la création d’une nouvelle mention pour la pratique avancée infirmière : les soins d'urgences. Une profession rendue nécessaire par la pression subie quotidiennement par les urgences et qui n’est appelée qu’à s’aggraver. C’est une mention qui est très attendue des patients et des professionnels. On sait que dans les dix prochaines années, nous serons confrontés à un problème de démographie médicale. Or on connaît déjà les temps d’attente aux urgences
, défend Patrick Chamboredon, qui voit dans cette nouvelle mention un moyen de fluidifier la prise en charge des patients et de la rendre plus efficace
.
Toutefois, le texte débattu en HCPP ne satisfait personne
. Cela manque encore d’autonomie pour les infirmiers
, déplore le Président de l'Ordre. En cause, la résistance de certaines professions face à une spécialité au domaine de prescription très étendu puisqu’il prend en compte l’ensemble des champs des urgences. Les gens qui arrivent aux urgences viennent pour des sujets très divers
, relève-t-il, ce qui suppose pour les IPA d'endosser un rôle très transversal. Or, quand on étend le champ des IPA, on empiète forcément sur le champ d’autres professions, qui craignent une réduction de leur sphère d’activité. Et cela crée inévitablement des frictions
. Autre pierre d'achoppement : la difficulté de définir précisément le périmètre du métier et ses modalités d'intégration dans les services. P. Chambordeon salue malgré tout l’avancée que représente la création de cette nouvelle mention : L’Ordre se félicite de cette avancée qui concerne à la fois la profession et les patients, soit les deux cibles prioritaires de son périmètre. Et cela crée une nouvelle PA en France, qui existe par ailleurs plus largement dans d’autres pays d’Europe.
Prochaine étape, l’examen du texte dans les mois à venir par le Conseil d’Etat avant promulgation du décret, qui entérinera la création de la mention. Il y a encore une marge d’autonomie à gagner, mais on espère qu’en faisant preuve de la plus-value qu’apporte l’IPA au sein des urgences, cela permettra des prises en charge plus rapides et de meilleure qualité
, escompte Patrick Chamboredon.
La Rédaction Infirmiers.com
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