Les infirmiers libéraux ont marqué leur mécontentement ces dernières semaines : depuis la fin janvier, le collectif asyndical des Infirmiers en colère, soutenu par le troisième syndicat représentatif Convergences Infirmières, organise une mobilisation avec barrages filtrants et distributions de tracts.
«J'ai lancé une mission de l'Igas (Inspection générale de la santé et des affaires sociales) sur la prise en compte de la pénibilité de la profession» d'infirmier libéral, a indiqué Frédéric Valletoux devant l'Assemblée nationale, en réponse à une question de la députée LR Alexandra Martin (cf la vidéo à 1:09). «Depuis de nombreux mois, les infirmières et infirmiers libéraux expriment leur très grande souffrance face au manque de reconnaissance de leur travail et l'absence de revalorisation de leur mission. Ils s'interrogent, comme nous, comme leurs patients, sur l'avenir de leur profession et leur place au sein du système de santé», a-t-elle lancé, insistant sur leur «épuisement», ou «sur leurs difficultés de leur trésorerie».
Il s'agira d'avoir un «élément qui fasse juge de paix» dans la mesure de cette pénibilité dénoncée aujourd'hui par les organisations d'infirmières, a-t-il indiqué.
"Groupe de travail" sur les contrôles de l'Assurance maladie
Par ailleurs, le gouvernement a demandé la mise en place d'un «groupe de travail» entre l'Assurance maladie et les trois syndicats représentatifs d'infirmiers libéraux pour réfléchir à «la méthode» des contrôles de l'Assurance maladie (notamment sur leurs facturations), qui sont «mal vécus» par les infirmiers, a indiqué Frédéric Valletoux.
Reconnaissance de la pénibilité du métier
Le collectif des Infirmiers en colère demande notamment la reconnaissance de la «pénibilité du métier», pour pouvoir partir en retraite à taux plein à 60 ou 62 ans. Il demande aussi une revalorisation du tarif des actes infirmiers, comme les pansements ou prises de sang, qui n'ont pas été revus à la hausse depuis 2009, malgré l'inflation soutenue. Le Sniil, deuxième syndicat de la profession infirmière, s'est joint la semaine dernière à ce mouvement, en appelant à participer à une journée de protestation unitaire le 19 mars.
La Sécu a investi "700 millions d'euros sur la période 2019/2024" pour la mise en place du BSI
Interrogé la semaine dernière au Sénat, le directeur général de la Caisse nationale d'assurance maladie Thomas Fatôme a fait valoir que l'Assurance maladie avait «investi 700 millions d'euros sur la période 2019/2024» pour la mise en place du bilan de soins infirmiers, une tarification au forfait des soins aux patients dépendants. M. Fatôme a également indiqué que l'Assurance maladie avait négocié l'an dernier avec les syndicats une revalorisation de l'indemnité de déplacement pour tenir compte de l'inflation du prix des carburants, soit «2 000 euros de plus en moyenne» pour un infirmier se déplaçant à domicile selon lui.
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