GRIPPE

Grippe : la question de l'obligation vaccinale des soignants se pose

Publié le 14/01/2025

Lors d'un point sur l'épidémie de grippe qui sévit en France, Yannick Neuder, le nouveau ministre de la Santé, a posé la question d'une possible obligation vaccinale pour les professionnels de santé.

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« Si on veut préserver notre système hospitalier et éviter toutes ces hospitalisations, je pense qu’il faut naturellement mieux et plus vacciner. » Ainsi parlait Yannick Neuder, nouveau ministre de la Santé et de l’Accès aux soins auprès de Catherine Vautrin, ce mardi 14 janvier sur BFMTV. Le contexte : l’épidémie de grippe particulièrement virulente qui frappe l’ensemble du territoire et met les hôpitaux sous tension. Qui tiendront « grâce aux soignants et à leur volonté », a-t-il assuré. En tout, 87 hôpitaux auraient ainsi déclenché un plan blanc. Dans son dernier bulletin hebdomadaire du 8 janvier, Santé publique France alertait en effet sur « un niveau d’intensité exceptionnellement élevé à l’hôpital » de l’activité grippale. Durant la première semaine de l’année, les établissements comptabilisaient 18 391 passages aux urgences ayant conduit à 3 946 hospitalisations. « La part des hospitalisations pour grippe syndrome grippal parmi les hospitalisations toutes causes se situait à un niveau d'intensité exceptionnellement élevé dans toutes les classes d'âge », précisait également l’Agence.

Renforcer la vaccination chez les patients... et les soignants

À l’origine de la forte circulation du virus, il y a d’abord « un relâchement global des gestes barrières », a jugé le ministre, qui a rappelé que, durant la crise Covid, ceux-ci avaient aussi permis de limiter les cas de grippe et de gastro-entérite. « Quand on a de la température, qu’on a des symptômes, on met un masque dans les transports en commun pour protéger les plus faibles. » Et puis, il y a le sujet de la vaccination, donc : 80% des personnes atteintes de la grippe en réanimation ne sont pas vaccinées, a-t-il indiqué. De quoi donc marteler de nouveau le message : « la vaccination protège au moins des formes graves » de la maladie.

Et d’imposer une obligation vaccinale aux soignants ? La question se pose en tout cas, a reconnu Yannick Neuder. « Je crois qu’il y a aussi besoin de protéger globalement les soignants, avec une couverture maximale de vaccination qui doit [les] toucher. » La Haute autorité de santé (HAS) a d’ailleurs été mandatée pour faire un point sur le sujet, a-t-il précisé. Pour autant, il ne s’agit pas de stigmatiser les soignants. « Les soignants sont quand même ceux qui permettent de lutter efficacement contre la grippe. Donc je veux leur rendre hommage et pas leur mettre des contraintes supplémentaires », a-t-il ainsi nuancé. Quoi qu’il en soit, l’enjeu essentiel demeure de combattre « la réticence » observée, en population générale comme chez certains professionnels de santé, autour de la vaccination, qui constitue « l’un des axes principaux de la prévention » et donc un des moyens de réduire les tensions sur les établissements.

Des réformes devenues plus qu'urgentes

Plus largement, « il faut aussi prendre des mesures structurelles pour former plus de soignants » et permettre ainsi d’ouvrir « plus de lits », a poursuivi le ministre. « On forme autant de professionnels de santé » qu’au cours des années 70. Sauf que les besoins, eux, ont depuis évolué, entre croissance démographique, augmentation des maladies chroniques ou encore aspirations nouvelles des jeunes générations qui se forment à la santé. Pouvoir se soigner correctement représente l’une des principales préoccupations des Français, a-t-il insisté, soulignant notamment l’importance de… maintenir suffisamment longtemps au poste un ministre de la Santé. « Pour la population, pour les mesures de santé publique, pour nos soignants, il faut qu’il y ait des ministres qui puissent rester en place pour pouvoir réformer », a-t-il glissé. Et ce à quelques heures seulement du discours à hauts risques de politique générale que le Premier ministre François Bayrou doit prononcer devant une Assemblée nationale divisée. Le pic de l'épidémie de grippe, lui, est attendu dans une dizaine de jours.

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com