Le sujet n'est pas nouveau et le constat loin d'être surprenant. Publié mardi 16 février, le rapport de la Cour des comptes portant sur l’organisation des soins en psychiatrie confirme le sous-financement chronique de la psychiatrie publique, qui représente pourtant la très grande majorité de l’offre de soins et l’essentiel des prises en charges lourdes. Dans un communiqué, après avoir interpellé à de nombreuses reprises le Gouvernement sur ce sujet
, rappelle-t-elle, la Fédération Hospitalière de France (FHF) demande à nouveau d’urgence une remise à niveau du financement
de ce secteur. Alors qu'entre 2008 et 2018, les établissements publics ont connu une faible progression de leur financement, celui des établissements privés lucratifs a quant à lui considérablement augmenté, relève la FHF. La psychiatrie, en revanche, reste le parent pauvre du secteur de la santé. Raison essentielle selon la Cour des Comptes : l'absence de priorité politique donnée à ce secteur pendant de nombreuses années
, une situation qui "a conduit les ARS à se retourner vers les cliniques privées pour augmenter l’offre de soins" puisqu’elles étaient en incapacité de le faire pour le secteur public. Une "absence de vision stratégique pour la psychiatrie publique" dont les "conséquences néfastes" sont "bien connues en matière d’offre de soins et de réponse aux besoins de santé des territoires", dénonce la FHF. Sans parler de la crise sanitaire qui vient encore renforcer le problème alors que le secteur constate l’apparition de nouveaux troubles
depuis le premier confinement.
l'évolution minimale du budget de la psychiatrie fixée à 1,9%par un protocole (signé par la FHF et la ministre de la Santé en 2019) est
une avancée importante, mais constitue
un minimum nécessaire qui ne suffira pas à rattraper le retard subi par le secteur public depuis de nombreuses années. Afin de compenser le sous-financement historique des établissements de service public, la FHF
réitère sa demande d’une remise à niveau des ressources des établissements publics à hauteur de 5% de leur enveloppe, demandant au gouvernement de
prendre la mesure de l’urgence sanitaire dans laquelle se trouve le secteur. La FHF rappelle enfin
la nécessité absolue de faire aboutir la réforme du financement de toute la psychiatrie, pour sortir d’un modèle inéquitable et néfaste pour l’hôpital public qui représente 90% de ce secteur d’activité.
La psychiatrie publique doit enfin devenir une priorité politique afin de rattraper le retard pris ces dernières années et être en capacité de répondre aux besoins de la population devant les risques déjà identifiés, en particulier les nouveaux troubles liés à la COVID-19
, a notamment réagi Frédéric Valletoux, Président de la Fédération hospitalière de France.
Pour autant, le secteur privé ne doit pas être oublié dans ce dossier : Réussir la réforme du financement des établissements de psychiatrie
passera également par la reconnaissance de la complémentarité des offres de soins publique et privée
, rappelle ainsi Lamine Gharbi, président de la FHP, dans un communiqué commun avec le président de la FHP-PSY, Marc Laidet. Soulignant une période cruciale pour les cliniques privées de psychiatrie et la définition de leur rôle dans l’offre de soins
, les deux hommes en appellent à une accelération du calendrier au regard des défis à venir : Alors que les Assises de la psychiatrie et de la santé mentale sont annoncées, celles-ci doivent être organisées rapidement et constituer le socle fondateur des travaux sur le financement et les autorisations
.
Retrouvez ici le rapport de la Cour des Comptes portant sur l'organisation des soins en psychiatrie.
Retrouvez ici l'intégralité du communiqué de la FHF.
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