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Face à 3 épidémies, situation "grave" aux urgences de l'AP-HP

Publié le 24/11/2022

En manque de personnel, les établissements de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris se retrouvent confrontés à trois épidémies qui saturent ses services, notamment ses services d'urgences. Une situation que la santé financière dégradée de l'institution menace d'aggraver.

Psychiatrie

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Grippe, Covid-19, bronchiolite… aux Hôpitaux de Paris (Ap-HP), les différentes épidémies hivernales se télescopent avec les pénuries de personnel pour encombrer les urgences. « La situation est grave », a ainsi estimé Rémi Salomon, mercredi 23 novembre, à la tête de la commission médicale d’établissement (CME). « Le débordement des urgences […] recommence, parce qu’il y a des virus qui circulent ».

La grippe et bronchiolite en forte augmentation

Selon les autorités sanitaires, la France métropolitaine est en effet de plus en plus menacée par la grippe saisonnière. La semaine précédente a été marquée d’une augmentation de l’ensemble des indicateurs, avec cinq régions jugées en phase « pré-épidémique » : le Centre-Val de Loire, les Hauts-de-France, l’Île-de-France, la Normandie et la Bretagne. C’est moins le nombre de contaminations, encore relativement faible qui inquiète que la rapidité avec laquelle il augmente. Une hausse du nombre de passages aux urgences pour grippes ou symptômes grippaux de 39% a été enregistré par rapport à la semaine précédente. Et de deux tiers pour les consultations pour états grippaux (+65%). 19 cas graves de grippe ont de plus été comptabilisés depuis le début de la surveillance, au début du mois d’octobre. De quoi probablement donner le signal de départ de l’épidémie, qui apparaît de manière plus précoce cette année par rapport aux précédentes. « Dans ce contexte, il est vivement recommandé aux personnes à risque et aux professionnels de santé de se faire vacciner sans délai contre la grippe saisonnière », a défendu Santé Publique France.

Parallèlement, les passages aux urgences et les hospitalisations pour bronchiolite ont rebondi « à des niveaux très élevés » pour les enfants de moins de 2 ans. « Les hospitalisations pour bronchiolite représentent pour la troisième semaine consécutive la moitié des hospitalisations suite à un passage aux urgences chez les enfants de moins de deux ans », détaille l’agence dans son dernier bilan hebdomadaire.  Au total, ce sont 6 882 enfants qui sont passés aux urgences pour bronchiolite entre les 14 et 20 novembre, soit une hausse de 24% par rapport à la semaine précédente, dont 2 552 qui ont finalement été hospitalisés.

Face à un hôpital sous pression, François Braun a déclenché il y a deux semaines un plan blanc ainsi que le déblocage de 400 millions d’euros pour les services pédiatriques. Or l’épidémie vient frapper de plein fouet un hôpital et des urgences pédiatriques durement frappées par la pénurie de personnel.

Un manque de lits qui pourrait s'aggraver

« Les services d’accueil des urgences adultes de l’AP-HP connaissent depuis plusieurs jours des difficultés » à trouver des lits en aval, ont noté Rémi Salomon et Nicolas Revel, le nouveau directeur général de l’institution, dans un message adressé lundi 21 novembre aux directeurs et chefs de services des différents établissements. « Il est nécessaire d’analyser site par site les besoins en lits d’hospitalisation et de procéder, le cas échéant, à des déprogrammations médicales. » Le nombre de patients serait ainsi devenu trop important pour permettre aux personnels de les accueillir et pour « garder les lits ouverts dans les services », selon Rémi Salomon. Cette situation entraîne un haut niveau de stress chez les soignants « qui se trouvent dans une situation où ils savent qu’ils ne peuvent pas faire correctement le soin », a-t-il alerté sur France Inter.

Une situation que le déficit de l’AP-HP, qui devrait se creuser en 2023, ne va faire qu’aggraver. En 2022, il s’avère d’ores et déjà supérieur aux 228 millions d’euros qui avaient été prévus, que la rallonge budgétaire accordée lundi par le gouvernement ne permettra pas d’absorber. 2023 devrait, de son côté, être une année « plus difficile sur le plan financier » et marquée par de nouvelles fermetures de lits, alerté Nicolas Revel. En cause, une activité en berne : avec le manque de personnel, ce sont près de 16% des lits qui étaient fermés en octobre, soit deux fois plus qu’avant le Covid. Un plan d’action sera néanmoins dévoilé avec « des mesures à impact très rapide » afin de permettre à l’AP-HP de « remonter la pente », avant la définition d’une nouvelle trajectoire économique avec le concours du ministère de la Santé, attendue pour l’an prochain.

La rédaction d'Infirmiers.com avec l'AFP

Source : infirmiers.com