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DREES

En 2023, la baisse du nombre de lits à l'hôpital se poursuit

Publié le 31/10/2024

Entre fin 2022 et fin 2023, les capacités d'accueil des établissements de santé ont encore diminué. Près de 5 000 lits d'hospitalisation complète ont notamment été fermés, analyse la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees).

lits d'hôpital, couloir, soignant

Crédit photo : BURGER/PHANIE

Son étude, publiée ce jeudi 31 octobre, met en lumière une nouvelle diminution du nombre de lits d’hospitalisation complète. Selon les premières données recueillies, près de 4 900 lits d’hospitalisation complète ont été fermés rien qu’au cours de l’année 2023. « En 2023, le recul du nombre de lits en état d’accueillir des patients se poursuit (-1,3 %, après -1,8 % en 2022 et -1,4 % en 2021) et reste plus rapide qu’avant la crise sanitaire (-0,9 % par an en moyenne entre 2013 et 2019) », précise ainsi la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees). Le recul le plus prononcé concerne le secteur de la psychiatrie, notamment dans le secteur public, qui a perdu à lui seul 1 300 lits. Cette baisse s’avère toutefois moins forte, en chiffres absolus, que celle observée l’année précédente : 6 700 lits avaient été fermés. En tout, ce sont 43 500 lits d’hospitalisation complète que les établissements de santé (hôpitaux publics, établissements privés à but non lucratif et cliniques privées) ont perdus en 10 ans, pour un total sur le territoire de 369.423 lits.

Même tendance à la baisse pour les lits en réanimation, constate la Drees. « Après une nette augmentation en 2020 (+3,6 %) en réaction à la crise sanitaire, le nombre de lits de soins critiques poursuit son reflux (-1,0 %) ». La capacité d’accueil diminue de 1,7% en 2023 ; elle reste toutefois supérieure à ce qu’elle était fin 2019 (à hauteur de 3,2%). La pandémie de Covid-19 avait toutefois entraîné un renforcement du nombre de lits. Ce reflux s’explique donc en partie par le non-renouvellement de certaines des autorisations dérogatoires de réanimation qui avaient été accordées aux établissements pendant la crise, explique-t-elle.

Virage ambulatoire et manque de personnel

Parallèlement, « le nombre de places continue de progresser (+4,1 %), à un rythme plus soutenu qu’avant-crise (+2,5 % par an). » Cette augmentation est particulièrement observée sur les courts (+4,9%) et moyens séjours (+7,3%). La Drees décompte ainsi la création de 20 900 place entre fin 2013 et fin 2023. Et les hospitalisations à domicile (HAD) continuent elles aussi de progresser, et représentent désormais 7,7 % des capacités d’hospitalisation complète en court et moyen séjour (hors psychiatrie), soit 24 100 patients, contre 2,1 % en 2006.

Pour expliquer ce repli du nombre de lits en hospitalisation complète et l’augmentation de ceux en hospitalisation partielle ou à domicile, la Drees met notamment en avant le « virage ambulatoire » souhaité et impulsé par le gouvernement. Mais pas uniquement. « Ce repli poursuit une tendance observée depuis plusieurs années, qui reflète la réorganisation de l’offre de soins hospitaliers dans un contexte de « virage ambulatoire », mais aussi de contraintes de personnel, ne permettant pas de maintenir les lits. » À l’automne 2023, Aurélien Rousseau, alors ministre de la Santé, avait pourtant promis devant l’Assemblée nationale vouloir rouvrir « plusieurs milliers de lits » d'ici la fin de l'année 2023. La légère reprise des recrutements en personnel laissait alors entrevoir la possibilité de renforcer les capacités d'accueil des établissements.

Accéder à l'étude de la Drees

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com