Dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, à François Braun, le ministre de la Santé et à Agnès Firmin le Bodo, ministre déléguée à l’organisation territoriale et aux professions de santé, Coordination nationale infirmière (CNI) pointe la mise en place de mesures inadaptées au regard de la situation de l’hôpital et réclame plus de reconnaissance pour les personnels hospitaliers.
Une rupture du gouvernement avec le réel : c’est ce que dénonce la CNI avec, dans son viseur, les 41 mesures proposées par la "mission flash" pour les soins non programmés, qui ne répondent pas aux problématiques structurelles de l’hôpital.
Des problématiques structurelles encore trop largement sous-estimées
Jugeant que le Covid-19 n’est pas responsable de l’épuisement des professionnels et que la désorganisation des services par manque de personnels n’est pas provoquée par les congés estivaux, le syndicat évoque bien plutôt la désertification médicale qui ne permet plus aux personnes d’avoir recours à un généraliste quand ils en ont besoin
, les quotas en facultés qui n’ont pas été revus malgré la suppression du numérus clausus, le manque d’attractivité des professions de santé qui se désertifient et conduisent ensuite à la suppression de lits d’hospitalisation. Aujourd’hui la situation est catastrophique et tout le monde se défausse
, s’exaspère-t-il.
Iniquité entre professionnels
Autre point d’accrochage : la succession des primes et majorations différenciées selon les services qui créent de l’iniquité entre les personnels, la dernière en date étant celle relative aux horaires de nuit
, encadrée par arrêté et effective durant l'été. Les professionnels n’en peuvent plus des promesses, des saupoudrages de primes qui provoquent toujours plus d’iniquité au sein des équipes et des établissements !
, gronde la CNI, qui juge également le dégel du point d’indice
décidé par le gouvernement bien insuffisant, d’autant plus qu’il ne permet pas de faire face à l’inflation. Et ce alors que le Ségur, signé en 2020, prévoyait une augmentation des indemnités de nuit, de week-end et de jours fériés pour l’ensemble des professionnels, qui n’a, aujourd’hui, toujours pas été appliquée. Si les accords, bien qu’imparfaits, pouvaient laisser entrevoir de premières avancées et des changements susceptibles de faire évoluer la situation sur le terrain, deux ans plus tard, ceux-ci ne sont toujours pas appliqués
, déplore-t-elle. Et si elle réclame plus de reconnaissance pour les professionnels de santé, elle demande également leur plus forte intégration dans la gouvernance des établissements. Face à l’absentéisme, à la fuite croissante des soignants, juge-t-elle, il est urgent pour les politiques de mieux prendre en compte les problématiques réelles et structurelles du secteur.
La rédaction d'Infirmiers.com
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