DISCOURS DE POLITIQUE GÉNÉRALE

Déclaration de François Bayrou : ses annonces pour la santé

Publié le 14/01/2025

Le Premier ministre a pris la parole à la tribune de l’Assemblée nationale pour sa déclaration de politique générale, ce 14 janvier. Il a notamment promis une hausse, portée à 3,3%, de l'objectif de dépenses de l'assurance maladie pour 2025.

François Bayrou

François Bayrou, Premier ministre, lors de sa déclaration de politique générale, le 14 janvier.
Crédit photo :  isa Harsin/SIPA

1h25 de grand oral : François Bayrou a pris la parole mardi 14 février devant l'Assemblée Nationale (qui avait censuré son prédécesseur au bout de seulement trois mois) pour prononcer son discours de politique générale. «Quand tout paraît aller mal, on est contraint au courage», a lancé le Premier ministre, qui a promis de tout faire pour ramener «la stabilité» aux Français.

«D’abord faire face à l’urgence : il faut se ressaisir et adopter sans tarder les deux budgets, de l’Etat et de la Sécurité sociale. Cette précarité budgétaire, nous la payons tous au prix fort», a noté François Bayrou. «Deuxième défi : mettre en place les conditions de la stabilité, qui impose de se réconcilier, ce dont le pays a tant besoin, et que ses citoyens ne cessent de réclamer». La santé, abordée en toute fin de son discours, fait partie, a assuré le Premier ministre, des priorités. «Nous avons tous été confrontés, pour nous ou un proche, à l’impossibilité de trouver un médecin généraliste, un spécialiste, un dentiste pour nous faire soigner», a-t-il confié. «Quant à l’hôpital il connaît aussi une crise, en particulier financière, qui est plus que préoccupante. L’absence d’une vision pluriannuelle des ressources consacrées à notre système de santé le prive de facto de la capacité à se doter de projets à moyen et long terme et complique ainsi sa capacité à anticiper les besoins de santé futurs des Français. Il faut passer d’une logique budgétaire annuelle à une logique de financement pluriannuel», a-t-il tranché. 


"Améliorer les conditions de travail des soignants" 

François Bayrou a dit vouloir s'attaquer «de front à la question de la formation des soignants» afin de «travailler sur l’enjeu clé de la démographie médicale». Le Premier ministre a également confirmé que la santé mentale serait « la grande cause nationale en 2025», comme l’avait décidé son prédécesseur Michel Barnier. «Dans ce cadre, pour faire face à l’enjeu de la soutenabilité de l’hôpital, le Gouvernement proposera une hausse notable de l’ONDAM (Objectif national de dépenses d’assurance-maladie, qui correspond à l’enveloppe budgétaire annuelle fixée à l’hôpital comme à la médecine de ville), ce qui permettra d’améliorer les conditions de travail des soignants et de protéger les plus fragiles. Lors des réponses aux interventions des députés, François Bayrou a précisé qu'il proposerait «une augmentation de 3,3% de l'Ondam», contre 2,8% dans le PLFSS du Gouvernement de Michel Barnier, soit, «une évolution considérable : des milliards supplémentaires sont accordés aux hôpitaux et aux Ehpad», a-t-il fait valoir. 

«A cette fin, la mesure de déremboursement de certains médicaments et des consultations ne sera pas reprise», a-t-il annoncé. Cette piste d’économies avait suscité un tollé, à l’automne 2024, dans les rangs politiques aussi bien que parmi patients et soignants. Elle devait permettre, dans un projet de budget de la Sécurité sociale particulièrement contraint, de dégager 1 milliard d’euros d’économies sur les 5 milliards demandés au secteur. Le gouvernement de Michel Barnier avait déjà annoncé que les médicaments ne seraient pas concernés.

Evoquant le sport comme «puissant facteur de cohésion, d’épanouissement et de fierté, (...) après une année olympique historique», François Bayrou a expliqué vouloir «proposer une nouvelle offre dans les maisons Sport Santé», notamment «dans le cadre des parcours de soins pour les malades chroniques», annonçant que «100 000 bilans d’activité physique seront proposés aux personnes atteintes de telles maladies».

Handicap et grand âge 

«Il faut poursuivre la mobilisation de l’ensemble du Gouvernement autour de la politique du handicap», a également souligné le Premier ministre. «C’est l’objet de l’Ecole pour tous qu’il faut améliorer alors que cette politique de l’école inclusive a atteint une masse critique. Un comité interministériel du handicap sera aussi organisé dans les meilleurs délais. Et je tiens au remboursement intégral des fauteuils roulants dès 2025».

Enfin, sur François Bayrou souhaite «avancer sur la question du grand âge. L’objectif est de permettre aux personnes de bien vieillir et d’avoir le choix de leur domicile. Cela suppose l’ouverture d’un dialogue avec le Parlement et les départements. Je réaffirme aussi la priorité qui est, pour moi, attachée à la protection de l’enfance avec la création du Haut- Commissariat à l’enfance qui inscrira dans la continuité cette politique», a t-il conclu.

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com